Pour renforcer la protection de la population ainsi que celle des agriculteurs, le gouvernement préconise la mise en place de zones tampon entre les champs et les habitations. L’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) recommande des distances minimales de 5 à 10 m où les exploitants devront utiliser d’autres techniques de protection : biocontrôle, produits à faible risque, désherbage mécanique… Qu’en pensez-vous ?
La pression urbaine et le développement de zones résidentielles en périphérie des ville grignotent peu à peu les terres françaises. Au bord des champs ont fleuri et fleurissent toujours de plus en plus de lotissements et de constructions individuelles. Et dans les champs, des monocultures intensives qui nécessitent l’usage de produits phytosanitaires (engrais, fongicides, pesticides, herbicides) pour obtenir les rendements escomptés…
Pour rappel, la France est d’ailleurs le premier pays d’Europe et le troisième mondial en ce qui concerne l’utilisation de pesticides. Un triste palmarès qui expose particulièrement la population aux épandages massifs de produits phytosanitaires.
Or ces produits ne sont pas anodins pour la santé. C’est pourquoi, en juin 2019, l’Anses recommandait « la mise en place de distances de sécurité [de 3 m à 10 m en fonction du type de culture et du matériel de pulvérisation utilisé] par rapport aux bâtiments occupés et aux parties non bâties contiguës à ces bâtiments […], afin de limiter l’exposition des résidents pendant ou après application par pulvérisation ».
Les distances minimales à respecter seront fixées de la manière suivante :
- 10 m minimum pour l’épandage des substances les plus dangereuses
- 10 m minimum pour les cultures hautes (vignes, verger notamment)
- 5 m minimum pour les cultures basses (céréales, etc.)
Ces distances minimales peuvent être adaptées au niveau départemental, après échanges entre les agriculteurs, les riverains et les élus. Elles peuvent être ramenées à 3 m pour les cultures basses et la viticulture et à 5 m pour les autres cultures, si le matériel de pulvérisation utilisé est des plus performants sur le plan environnemental.
Votre avis concernant ces zones tampon de 5 à 10 mètres ?
Comme il fallait s’y attendre, la mise en place de distances minimales entre les habitations et les zones de traitement des cultures par des produits phytosanitaires divise exploitants agricoles qui dénoncent un manque à gagner et défenseurs de l’environnement qui les estiment trop basses…
Depuis hier, lundi 9 septembre,vous pouvez donc donnez votre avis en ce qui concerne l’épandage de pesticides et autres produits phytosanitaires près des habitations, quelle sera votre position ?
Pour participer à la consultation jusqu’au 1er octobre 2019, rdv ici
Illustration bannière : Les riverains de cultures craignent les dangers des produits épendus près de chez eux- © Photoagriculture / Shutterstock