Criquets grillés, raviolis de grillons, brownies aux vers … « miam » ou « beurk » ? C’est sûr, manger des insectes, cela interpelle ou répugne mais en aucun cas ne laisse indifférent.
Si les insectes sont un mets tout ce qui a de plus banal pour 2,5 milliards d’individus dans le monde, pour nous Occidentaux, c’est encore un peu difficile à avaler !
Certains, à l’instar de l’entomologiste (qui étudie les insectes) Bruno Comby ou Romain Fessard, créateur du site insectescomestibles.fr, tous deux invités sur Europe 1 ces jours-ci, se sont jetés à l’eau pour proposer aux Français des produits (délicieux ?) à base d’insectes.
Alors, les insectes dans nos assiettes, c’est pour aujourd’hui ?
Franchir la barrière culturelle et culinaire
Si à l’époque les « délicieux insectes » de Bruno Comby (livre paru aux éditions Jouvence en 1990) avaient suscité beaucoup d’intérêt et de questionnements, on envisageait la dégustation d’insectes plus comme un moyen d’assouvir une certaine curiosité ou le plaisir de relever un défi plutôt que d’une absolue nécessité.
Kho Lanta.tv
Il n’y a qu’à voir le succès d’émissions télévisées telles que Koh Lanta ou Fear Factor où l’on grimace devant ces candidats qui doivent manger vers gluants ou autres brochettes de grillons pour remporter l’épreuve.
Pourtant, il existe bien d’autres produits que nous avalons et que d’autres trouvent tout simplement écoeurants : les huîtres, les coquillages, les cuisses de grenouille, les escargots … quelle différence y-a-t-il après tout ?
C’est bien sûr une question de culture : nous avons éliminé les insectes de notre alimentation depuis des siècles. Dans l’antiquité, les Romains mangeaient des chenilles ou des larves de scarabées alors que les Grecs se régalaient de cigales bien grillées. Bruno Comby raconte même que jusque dans les années 1910, on pouvait trouver des marchands de cigales sur les marchés parisiens …
Et même si nous consommons 500 grammes d’insectes par an sans le savoir – on en retrouve dans les tomates en conserve, les sachets de fruits secs ou dans les produits contenant du colorant E120 dont l’autre dénomination est « rouge cochenille » comme dans les boissons sucrées ou les bonbons – nous ne sommes pour la plupart pas encore prêts à avaler une assiette de hachis parmentier d’insectes !
D’ailleurs, il est déjà bien difficile pour beaucoup d’entre nous de concevoir que lorsque nous mangeons de la viande, nous mangeons bien des animaux … Il est vrai que sous vide dans un rayon de supermarché, un steak n’évoque pas forcément le boeuf qui paissait dans un pré quelques jours auparavant. Alors manger des insectes …
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La suite p.2> sauter le pas ?