Il n’y a pas que les consommateurs qui se mettent à la consommation responsable. Les entreprises suivent le mouvement et parfois, le devancent. Même s’il reste bien des choses à redire, dans certaines entreprises de nouvelles valeurs viennent se substituer à la simple culture du profit. Cette nouvelle culture qui est en train d’inventer un horizon post-capitaliste mobilise des entreprises tout comme des initiatives d’innovation sociale mobilisent les citoyens. Après notre découverte de l’inclusive business, voici la nouvelle mouture de la RSE telle que la voient les grands groupes.
La valeur partagée, au-delà de la RSE
Les trois groupes d’entreprises sur l’échelle de l’éthique
Chez consoGlobe, par simplification, on classe les entreprises en trois groupes : les entreprises proches de nos valeurs fondatrices, des sociétés à l’ADN vert qui sont également nées sur des projets porteurs de valeur. Parmi ce groupe « éthique » on trouve par exemple le Crédit Coopératif, Biocoop, L’Arbre Vert pour ne citer que ces trois là. Nous reviendrons régulièrement avec des portraits de ces marques éthiques
Il y a, un peu à l’opposé de ce premier groupe, des sociétés en délicatesse avec certaines valeurs. Ce n’est pas qu’il s’agisse d’entreprises qui renient forcément les valeurs éthiques du premier groupe mais ce sont des sociétés qui par la nature même de leur activité sont en porte-à-faux avec certaines valeurs et rejetées par certains consommateurs.
Dans ce groupe, on trouve des sociétés comme Mc Donald’s, BP, Ferrero, Reckitt Benkiser qui n’ont pas bonne réputation respectivement auprès des amateurs de nourriture et de régimes sains, d’énergies renouvelables, de diététique ou de produits d’entretien non toxiques. Sans parler de « vrais méchants » comme Exxon, Monsanto, Malboro (et toute l’industrie du tabac, ou de l’armement) qui sont carrément honnies par certains consommateurs.
Et puis, il y a toutes les autres qui ne sont ni des Body Shop, ni des Philip Morris. Parmi ces entreprises à l’image relativement neutre, les plus nombreuses n’ont pas un ADN éthique ni vert mais ne sont pas non plus particulièrement en porte-à-faux vis-à-vis de ces valeurs. Mais elles suivent le mouvement général de la société, poussées soit par la conviction personnelle de leurs dirigeants, par leurs investisseurs (comme on va le voir pour les groupes cotés et les fleurons du CAC40) et bien sûr par le cadre réglementaire et les normes. Mais bien sûr, c’est le consommateur – citoyen qui est la force la plus puissante de cette évolution : si les entreprises veulent sauver le monde, c’est bien au final parce que c’est ce que veulent les citoyens.
L’évolution progressive de la RSE
La RSE a commencé par se focaliser sur les préoccupations environnementales puis a progressivement élargi son domaine d’intervention, pour s’occuper de questions de plus en plus proches du quotidien des entreprises.
Ainsi l’examen des rapports Développement durable des grandes entreprises montrent années après années une palette de plus en plus large d’actions de type RSE parmi lesquelles l’environnement n’est qu’un sujet parmi bien d’autres. On y trouve une multitude de projets qui montrent que les entreprises ne considèrent plus que ces « bonnes actions » sont déconnectées des affaires.
Elles considèrent de plus en plus que la RSE, et ses différentes formes (inclusive business, valeur partagée, etc) peuvent réellement devenir des leviers de « progrès ET de business ». Le quotidien Les Echos a choisi dans une de ses éditions 5 exemples qui illustrent cette approche : Airbus, Carrefour, Lafarge, Pernod-Ricard et Solvay.[1]. Mais il y en a bien d’autres.
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