Des roses équitables pour semer l’amour et le bonheur autour de vous

C’est bientôt le grand jour, celui où on réitère ou on déclare son amour ! Souvent, un petit bouquet accompagne ce message, mais au moment de l’acheter, mieux vaut se laisser séduire par les roses équitables. Pourquoi ? Nous sommes allés poser la question à Fairtrade – Max Havelaar qui certifie aussi en commerce équitable fleurs et plantes en provenance des pays du sud.

Rédigé par Séverine Bascot, le 11 Feb 2019, à 7 h 55 min
Des roses équitables pour semer l’amour et le bonheur autour de vous
Précédent
Suivant

La rose est la fleur la plus vendue au monde, notamment à l’occasion de la Saint-Valentin qui représente 30 % des ventes mondiales annuelles. En France, au total, près de 600.000 millions de roses sont vendues chaque année. Sur le marché des fleurs coupées, 85 % proviennent de l’étranger : Pays-Bas, mais aussi Kenya, Équateur ou Colombie, où là, elles sont bien souvent cultivées dans des conditions sociales et sanitaires déplorables. Alors, faire passer un message d’amour est bien plus doux avec des roses équitables, comme nous l’explique Fairtrade-Max Havelaar…

Pourquoi choisir des roses équitables pour la Saint-Valentin et toutes les autres occasions d’offrir des fleurs ?

Nous avons rencontré Nicolas Dutois, expert Fleurs – Max Havelaar France, pour qu’il nous en dise plus sur les fleurs et notamment les roses certifiées commerce équitable.

roses équitables

Roses équitables labellisées Max Havelaar © Ola Hoiden

consoGlobe.com – Nous connaissions les bananes et le café Fairtrade – Max Havelaar mais moins la filière des roses équitables. Pouvez-vous nous en dire plus ?

Nicolas Dutois : jusque dans les années 80, le principal de la production de roses venait de pays européens mais dès les années 90, nous avons assisté à un transfert de production massif vers les pays du Sud aux conditions climatiques plus propices et coûts de production nettement plus bas, comme le Kenya et l’Éthiopie en Afrique, ou encore l’Équateur et la Colombie en Amérique Latine.

Une mutation qui s’est effectuée non sans impact sur l’environnement et sur les travailleurs de ces pays. Aussi dès le début des années 2000, Fairtrade – Max Havelaar a oeuvré à développer cette filière fleurs et plantes (et principalement roses) très dynamique, dans le système du commerce équitable.

consoGlobe.com – Concrètement, quelles garanties offre l’adhésion à ce programme ?

Nicolas Dutois : la production de fleurs provient de l’effort de moyennes et grandes plantations privées, employant une main d’oeuvre abondante en grande partie féminine, dans des pays aux législations souvent légères en matière de droit du travail et de protection de l’environnement.

Pour que leurs production portent le label Fairtrade / Max Havelaar, les  exploitations floricoles qui adhèrent au programme doivent répondre à un cahier des charges précis. Il concerne de nombreux points comme le respect de l’environnement et de la biodiversité, des conditions de travail sereines, et une rémunération des salariés à sa juste valeur.

Pour la filière fleurs, Max Havelaar a également développé des standards plus spécifiques afin de mieux répondre aux défis économiques, sociaux et environnementaux de la floriculture dans les pays du Sud.

  • une liste d’intrants chimiques interdits
  • un recours à la lutte biologique pour limiter les pesticides
  • une régulation de la consommation d’eau : recyclage, goutte à goutte, récupération des eaux de pluie…

Nous sommes bien conscients que la production de fleurs est loin d’être bio mais nous mettons tout en oeuvre pour éviter l’usage effréné des produits phytosanitaires sur les fleurs labellisées.

consoGlobe.com – Et pour les travailleurs ?

Nicolas Dutois : être salarié dans une plantation qui produit des fleurs en commerce équitable offre plusieurs avantages. Les fermes engagées dans la démarche mettent en oeuvre les moyens nécessaires pour veiller au bien-être des travailleurs, notamment en termes de contrat de travail, de salaire minimum, de conditions de travail, de protection sociale, et de congés maternité (8 semaines) dans un secteur où la main d’oeuvre est majoritairement féminine.

Les employés amenés à manipuler des pesticides ou des produits chimiques doivent être équipés de protections individuelles et avoir un suivi médical. De plus, l’accès aux serres est interdit aux travailleurs non protégés après les pulvérisations de produits toxiques.

Les employeurs doivent également respecter la liberté d’association.

roses équitables, max havelaar

Ferme horticole au Kenya labellisée Max Havelaar © Ola Hoiden

Ce dernier point est essentiel, puisque la certification sert également à mettre en place des plans de développement dans le but d’améliorer la vie des salariés de chaque ferme horticole, en dehors de leur lieu de travail.

En effet, en participant au programme, les importateurs/acheteurs de roses équitables acceptent de verser 10 % du prix d’achat directement à un « Comité de la prime Fairtrade », constitué de travailleurs élus dans chaque ferme. Ils gèrent cette  « prime de développement » de manière indépendante et, en accord avec les autres salariés, allouent des fonds dans des projet bénéfiques à la communauté : services de santé, bourses d’éducation, formation des travailleurs, mais aussi pour fournir des biens et services de première nécessité comme l’amélioration des habitations ou l’achat de denrées alimentaires en gros…

consoGlobe.com – Quelle est l’étendue du réseau de fermes horticoles Max Havelaar et quelle production cela représente-t-il ?

Nicolas Dutois : il y a actuellement 67 fermes horticoles labellisées dans 8 pays à travers le monde, au Kenya, en Éthiopie, en Tanzanie, au Zimbabwé, en Ouganda, en Équateur, au Costa Rica et au Sri Lanka. Mais, la majorité d’entre elles se situent au Kenya.

Ces fermes produisent essentiellement des roses (3 milliards de tiges, dont 820 millions seulement sont écoulées aux conditions du commerce équitable), mais on trouve aussi de l’oeillet et une quinzaine d’autres fleurs certifiées.

Le marché français s’est ouvert récemment au commerce équitable pour les fleurs : les ventes de roses certifiées sont restées assez confidentielles jusqu’en 2015 où il s’en écoulait en moyenne 8.000 par an. Nous sommes passés à 22 millions en 2016, et le nombre ne cesse d’augmenter puisqu’on est passé à 23 millions en 2017.

consoGlobe.com – Qu’est-ce qui explique un engouement si soudain pour les roses issues du commerce équitabe ?

Nicolas Dutois : deux facteurs essentiels ont permis de « démocratiser » les fleurs équitables en France, faisant quasiment tripler les ventes et permettant à la rose équitable de percer dans le marché de la fleur.

Le site de vente en ligne Aquarelle.com a décidé en avril 2016 que toutes les roses en provenance d’Afrique de l’Ouest (Kenya, Éthiopie) vendues sur sa plateforme seraient dorénavant équitables.

Parallèlement, le groupe Système U s’est engagé à ne commercialiser que des roses certifiées Fairtrade – Max Havelaar dans ces magasins.

Lire aussi : Bouquet de saison : quelles fleurs en hiver ?

consoGlobe.com – Et à part sur Aquarelle et chez les commerçants U, où peut-on acheter des roses équitables ?

Nicolas Dutois : Il y a les centaines de fleuristes indépendants engagés qui ont fait le choix de contribuer à améliorer la vie des travailleurs dans une filière où ils (elles) sont particulièrement vulnérables. Plus ponctuellement (en fonction des occasions du calendrier), les enseignes E. Leclerc, Carrefour et Intermarché proposent aussi à leurs clients des roses éthiques et responsables.

Pour allier consommation citoyenne et solidaire avec plaisir d’offrir, cherchez où acheter des roses équitables près de chez vous sur la carte des commerçants engagés en faveur du commerce équitable de Fairtrade – Max Havelaar

Alors vous aussi chers lectrices et lecteurs de consoGlobe.com, pour la Saint Valentin – et pour tout autre occasion qui se présentera en 2019, déclarez votre flamme avec des roses équitables et soutenez les 54.000 ouvrières et ouvriers horticoles ainsi que leurs familles.

Article mis à jour et republié
Illustration bannière : Amoureux s’offrant des roses – © Kamil Macniak
Pour vous c'est un clic, pour nous c'est beaucoup !
consoGlobe vous recommande aussi...



Depuis que j'ai posé mes valises en Europe, je contribue à l'action de consoGlobe.com pour imaginer ensemble le...

1 commentaire Donnez votre avis
  1. Roses en février = roses hors saison !
    Et combien de voyages en avion pour acheminer toutes ces roses depuis l’Afrique ???
    Et pourquoi ne pas offrir autre chose que des roses si on veut vraiment célébrer cette énième fête hyper commerciale ?
    On peut dire « je t’aime » toute l’année !!!

Moi aussi je donne mon avis