Selon l’OCDE, les efforts déployés pour empêcher les résidus médicamenteux de contaminer les sols et les ressources en eau ne suffisent pas.
Dans un nouveau rapport, l’OCDE souligne que les substances actives des médicaments ingérés par les hommes et les animaux se retrouvent dans l’environnement.
Environ 2.000 principes actifs, de résidus de médicaments
Hormones, antidouleurs, antidépresseurs, antibiotiques… 30 à 90 % des substances actives des médicaments se retrouvent in fine dans l’environnement. C’est notamment ce que souligne le rapport « Pharmaceutical Residues in Freshwater : Hazards and Policy Responses » publié le 13 novembre dernier par l’OCDE. Son but : évaluer précisément les risques associés aux résidus médicamenteux. Or, selon lui, les efforts déployés pour les empêcher de contaminer les sols et les ressources en eau ne suffisent pas.
Il faut dire que les risques environnementaux et sanitaires associés à la plupart des 2.000 principes actifs contenus dans les produits pharmaceutiques n’ont en fait jamais fait l’objet de la moindre évaluation. Et ce alors que plusieurs douzaines de nouveaux principes actifs sont homologués chaque année. Pourtant, selon ce rapport de l’OCDE, pas moins de 10 % des produits pharmaceutiques seraient susceptibles de porter gravement atteinte à l’environnement comme à notre santé.
L’OCDE alerte sur les conséquences des produits pharmaceutiques © Africa Studio
Des stations d’épuration qui n’ont pas été conçues filtrer ces résidus de médicaments
En effet, de même que, c’est connu, des traces de contraceptifs oraux entraînent la féminisation des poissons et des amphibiens, les résidus de médicaments utilisés en psychiatrie modifient leur comportement, tandis que les résidus d’antibiotiques risquent de favoriser la multiplication de micro-organismes pharmaco-résistants. Pourquoi tous ces résidus médicamenteux finissent-ils dans les sols, dans les eaux, atteignant faune et flore ? En fait, les stations d’épuration n’ont pas été conçues pour traiter les produits pharmaceutiques.
Par ailleurs, certaines substances, notamment celles issues des produits vétérinaires utilisés dans l’élevage et en aquaculture, finissent directement dans les eaux, sans aucun traitement, par simple ruissellement. Alors que le vieillissement de la population devrait entraîner une hausse de la consommation de médicaments, le rapport de l’OCDE appelle non seulement à une meilleure détection et un suivi plus efficace de la présence de résidus médicamenteux dans l’environnement, mais aussi une prise en compte des risques environnementaux au moment d’homologuer les produits pharmaceutiques.
Illustration bannière : Des cocktails potentiellement dangereux pour l’environnement © fotosaga