Si la France ne comptait que sur sa seule production de poisson, pêche ou élevage, pour sa propre consommation, on ne trouverait plus de poissons à vendre à partir du 21 mai, soit 3 semaines plus tôt que l’an dernier et 3 mois et demi plus tôt qu’il y a une vingtaine d’années.
Nous mangeons beaucoup de poisson et nos quotas de pêche sont limités. Résultat, nous épuisons ces quotas de plus en plus tôt chaque année et recourons de plus en plus au poisson importé. Cette année, le « jour de dépendance », le fish dependance day, est encore plus tôt que l’année dernière.
L’équivalent pour la pêche de l' »overshoot day »
Les causes de la dépendance aux poissons venues du monde entier sont connues : surpêche, quotas inappropriés, méthodes de pêche peu sélective, consommation de poisson qui croît de 2 % chaque année en Europe, diminution des captures (- 25 % en Europe depuis 1993).
- Dans le monde, la consommation de poisson est passée de 9 à 17,1 kg par an et par personne de 1960 à 2007.
- En Europe, la consommation est plus élevée encore, de 22,1 kg par an et par personne.
- « Aujourd’hui, la flotte européenne est capable de pêcher 2,5 fois en volume ce que nos mers sont en mesure de nous donner« , estime Greenpeace
- La France est le cinquième plus gros consommateur de poisson en Europe, avec 34,2 kg consommés par an et par personne, soit 2 fois plus que la moyenne mondiale (17,1 kilos) selon les chiffres de 2008 de la FAO et d’Eurostat. .
- Si la France ne comptait que sur sa seule production de poisson, pêche ou élevage, pour sa propre consommation, on ne trouverait plus de poissons à vendre à partir du 21 mai, soit 3 semaines plus tôt que l’an dernier et 3 mois et demi plus tôt qu’il y a une vingtaine d’années.
Sans l’aquaculture, le Jour de dépendance de la pêche pour la France tomberait même le 8 avril. CQFD
C’est la conclusion de la New economics foundation (NEF) et d’Ocean2012, une alliance d’ONG, qui publie chaque année un rapport sur « la dépendance croissante de l’Europe à l’égard du poisson d’ailleurs ». Le rapport calcule quel est « le jour de la dépendance à l’égard du poisson », c’est-à-dire le jour de l’année où chaque pays n’est plus autosuffisant. Le rapport fait le lien entre la consommation du pays et le total des prises de ses pêcheurs dans les eaux nationales et européennes, y ajoutant les produits de l’aquaculture.
Il dénonce également le fait que les conséquences de la surpêche de l’UE sont dissimulées par l’accroissement des quantités de poisson importées.
Ce Fish dependance day précoce inquiète et incite la filière à se tourner vers la pêche durable. Ce serait d’ailleurs son intérêt bien compris comme le démontre une autre étude sur les avantages économiques d’une politique de pêche responsable.
*
Page 2 > le potentiel économique de la pêche durable pour l’Europe