Si la France ne comptait que sur sa seule production de poisson, pêche ou élevage, pour sa propre consommation, on ne trouverait plus de poissons à vendre à partir du 21 mai, soit 3 semaines plus tôt que l’an dernier et 3 mois et demi plus tôt qu’il y a une vingtaine d’années.
Le potentiel économique d’une pêche durable pour l’Europe
chalut haute mer
Selon une étude publiée par la la New economics foundation, ONG britannique, rétablir les stocks de cabillauds, églefins, harengs, lottes, carrelets et merlans européens victimes de la surpêche, en assurant une exploitation durable de ces espèces, permettrait de créer 100.790 nouveaux emplois, dont environ 83.000 pour l’Union des 27 Européens. Cette conclusion fait écho à une autre analyse récente sur l’emploi dans la filière : surpêche, 100 000 emplois à la mer !
«La restauration de 43 stocks européens au niveau de leur rendement maximal durable générerait 3,53 millions de tonnes de débarquements supplémentaires chaque année d’une valeur de 3,2 milliards d’euros, dont 1,8 milliard d’euros pour l’UE.»
Pêche durable = plus de poissons et plus d’emplois
Ces nouveaux emplois représentent une augmentation de 31 % par rapport au nombre actuel d’emplois dans le secteur de la pêche de l’UE. La restauration des prises de poissons au niveau de rendement maximal durable (RMD) correspond au maximum de captures que l’on peut effectuer dans un stock de poissons sur une période infinie sans affecter le processus de reproduction. Des captures plus importantes signifient que l’on prélève du stock un nombre de poissons supérieur à celui pouvant être renouvelé et donc que la taille du stock diminue.
Cabillaud, hareng et merlan, bons pour l’emploi
Les stocks de poissons les plus touchés par la surpêche sont le cabillaud qui perd, selon les chiffres de la NEf, 970.000 tonnes par an, le hareng (854.000 tonnes/an), le merlan (834.000 T/an) et l’églefin (378.000 T/an). La restauration des 43 stocks européens étudiés par les experts de ce centre de recherche et d’analyse britannique «permettrait de répondre à la demande annuelle en poisson pour près de 160 millions de citoyens de l’UE».
- Concernant la France, la consommation annuelle de poisson de 6,5 millions de Français pourrait être couverte simplement par la part de la France dans la restauration de ces stocks de poissons.
La filière de la pêche pourrait ainsi embaucher 22 % de personnes supplémentaires en France et plus de 206 millions d’euros pourraient être investis dans les communautés côtières chaque année. «Cela représente près de sept fois les subsides que perçoit la France tous les ans, précisément pour atténuer les coûts de la surpêche», note la NEF. «Les politiques ont tout à fait la possibilité de restaurer les stocks halieutiques» de l’UE dont 72 % sont surexploités actuellement, «et dans le climat économique actuel, les enjeux sont plus importants que jamais» a souligné Rupert Crilly, auteur du rapport et chercheur en économie de l’environnement pour la NEF. source © 2012 AFP
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Les labels de la pêche
- Le label MSC, créé par WWF et Unilever, récompense les pêcheries à la gestion et aux pratiques écologiquement responsables (3 % de la pêche mondiale).
- Le label Rouge français atteste qu’un produit possède un ensemble de caractéristiques spécifiques établissant un niveau de qualité supérieure à celle d’un produit courant similaire.
- Le label AB atteste de l’élevage dans des piscicultures de qualité, dans lesquelles les poissons sont exposés à de faibles risques de pollution et dont l’alimentation est composée à 70 % de farine de poissons sauvages et 30 % de graisses végétales biologiques.