L’objet de ce nouvel article est de vous donner les clés suivantes :
- La maladie est un message du corps et non une fatalité.
- Le thérapeute peut être un « éducateur de santé »
- Le respect, l’amour et l’égalité sont constituent les fondations de la relation patient-thérapeute
Le savoir du thérapeute ne doit pas guérir mais être au service du patient
Les rapports thérapeutes-patients : un jeu de pouvoir
Vous aviez compris, dès les premiers articles de cette rubrique, l’importance de l’individu dans son maintien en bonne santé ; son implication personnelle pour son maintien en « bonne santé ». Dans un sens (effet placebo) ou dans un autre (effet nocebo), l’esprit joue un rôle essentiel sur la santé.
Note : en 2010, l’ordre des médecins allemands a par exemple reconnu officiellement l’effet placebo. Nous y reviendrons en détails prochainement.
Je vous propose de le démontrer ou du moins d’en faire état plus en détail.
Commençons par un point délicat abordé par le Docteur DUFOUR (1) lors d’une conférence pour le moins percutante donnée à l’Université de Genève fin 2011, à savoir, les relations de pouvoir entre thérapeutes et patients (2).
A l’écouter, et hélas, il n’a pas tort, nous sommes souvent traités par les thérapeutes en tous genres comme des « petits enfants qui ne savent rien » ! Le pire c’est que nous organisons notre société en ce sens et nous adorons ça : c’est super confortable !
Notre relation à la santé ? La voici, version « Philippe » : nous avons un corps, on s’en sert et s’il y a un problème, « y a qu’à se tourner vers les thérapeutes ! » Pensez-donc, on paie déjà assez de cotisations ! A eux de s’occuper de nous ! Ils ont fait des études pour ça !
Je suis « cash » et réducteur ? A peine. Mais j’aime bien : ça réveille, ça interpelle, ça suscite l’échange, bref, ça vit !
Voici plutôt ce qui ressort de la conférence du Docteur DUFOUR.
1- Contexte dans lequel évolue les rapports patient – thérapeute dans notre société
– La maladie est la « faute à pas de chance ».
Cette idée déresponsabilise le patient.
– Le patient est irresponsable de ce dont il souffre
Il est donc nécessaire de l’encadrer et de l’aider à terrasser la maladie, car il est un analphabète. David Servan-Schreiber disait d’ailleurs que « les systèmes de santé sont structurés pour maintenir l’analphabétisation des patients« .
– Le thérapeute détient seul le pouvoir de guérir ;
– Par son savoir, par son pouvoir, il apporte soulagement et bien-être au patient ;
– Le thérapeute est responsable et le patient est irresponsable.
Le jeu de pouvoir est en place : une victime, le patient ; un bourreau ou maître, le thérapeute.
Tout jeu de pouvoir se traduit par le fait d’avoir un projet implicite sur l’autre ou une attente implicite par rapport à l’autre : d’un côté, le thérapeute attend du patient qu’il soit docile et de l’autre, le patient attend de son thérapeute qu’il le guérisse grâce à sa connaissance ; il y a relation de dépendance : que l’autre se comporte comme on le voudrait, mais sans le lui dire. Tout est organisé par la société pour ça : pas besoin de pression de l’un ou de l’autre.
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