Vers la de la biopiraterie grâce à Nagoya
Le yagé amazonien, la pervenche de Madagascar (fleur blanche rose-foncé à la base du développement d’un médicament contre la leucémie) sont deux exemples connus de non partage des bénéfices avec les populations indigènes.
Autre exemple fameux, celui de l’ayahuasca, qui est une écorce traditionnellement utilisée par les shamans indigènes pour diagnostiquer et traiter des maladies. En 1986, l’office des brevets américain, l’US Plant Patent, a délivré un brevet sur l’ayahuasca elle-même, telle que, sans même que la plante ait été améliorée. On s’est tout simplement accaparé la plante entière !
Tout comme la mamala de Samoa, le quinoa de Bolivie est un autre exemple de produits venus enrichir la pharmacopée ou les rayons des firmes et magasins des pays riches.
Un nouvel outil juridique
L’adoption du protocole de Nagoya dans le cadre de la convention sur la biodiversité vise justement à restaurer un peu de justice dans l’allocation des richesses qu’on tire de Dame Nature. Ce nouvel accord intenrational met de l’ordre dans les relations commerciales entre les Etats, les populations et les entreprises pour ce qui est de l’exploitation du patrimoine naturel.
Le principe du double consentement
Il est désormais prévu que pour qu’un produit soit exploité commercialement ou serve pour la conception d’un produit OGM, l’accès aux ressources soit fait après le consentement préalable donné en connaissance de cause par un fournisseur à un utilisateur. Un accord de partage des ressources doit être négocié et conclu entre les parties pour pouvoir exploiter telle ou telle ressource génétique.
Reste maintenant aux différents Etats à se doter de l’appareil juridique pour appliquer ce protocole sur le terrain. Nous reviendrons bientôt sur une des premières applications concrètes de l’accord avec la filière durable de production de beurre de karité d’Olvea au Burkina Faso. A suivre…
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Pour en savoir plus sur le sucre :
(1) Monsanto a été condamnée pour cette affaire par les tribunaux indiens