L’UFC-Que Choisir publie une enquête sur les marges réalisées par les distributeurs dans la vente de produits bio en grandes surfaces.
Au jour où les états Généraux de l’Alimentation s’ouvrent sur la question des prix agricoles, l’organisme UFC-Que Choisir publie les résultats de son enquête sur les prix des fruits et légumes bio en grandes surfaces. Des conclusions édifiantes.
Pourquoi le bio est plus cher ? Il s’agit d’un surcoût lié au mode de production : en effet, le bio demande plus de main-d’oeuvre, et subit plus d’aléas dus à l’absence d’utilisation de pesticides. Toutefois, le surcoût du bio en grandes surfaces s’explique principalement par les surmarges réalisées par les enseignes. Des pratiques inacceptables dénoncées par l’UFC-Que Choisir dans une étude publiée mardi 29 août(1).
Le bio en grandes surfaces plombé par les marges
On sait que le bio connaît un engouement sans précédent, et les GMS (grandes et moyennes surfaces) sont devenues les premiers acteurs de la vente en bio, avec une part de marché de 42 %. Les enseignes multiplient les promesses, « démocratiser le bio », « une offre bio toujours plus importante »… Derrière les slogans, l’association de consommateurs a enquêté.
Les prix des fruits et légumes bio en grandes surfaces
L’UFC-Que Choisir a concentré son étude sur les fruits et légumes bio. Comment les grandes surfaces construisent-elles le prix ? Elle a analysé le prix agricole et le prix final en rayon. Certes, les prix à l’expédition sont plus chers, avec une différence de 111 % entre conventionnel et bio.
Le bio en grandes surfaces est plus cher à cause des marges ©sylv1rob1
Mais les grandes surfaces ajoutent des « surmarges » : sur le panier moyen, « les marges brutes sont plus élevées de 135 euros pour le bio« . Ce qui signifie que « moins de la moitié du surcoût payé par les consommateurs pour le bio part à la production », dénonce l’UFC-Que Choisir.
Des surmarges qui ne s’expliquent pas par la périssabilité des denrées : pour un légume de longue conservation comme le poireau, les surmarges sont de 2 euros au kilo. Une situation inexplicable pour l’UFC qui appelle à une baisse des marges de la grande distribution, qui « enclencheraient un cercle vertueux profitable aux consommateurs ».
L’offre également insatisfaisante
L’organisme a également analysé la disponibilité des fruits et légumes bio en grande surface. Conclusion : des produits insuffisamment disponibles : une offre « déficiente de 41 % sur la pomme et la tomate« , les deux produits phares. Un paradoxe donc : « les clients acceptent de payer plus cher, pour une offre très insatisfaisante« .
« L’offre bio est souvent un alibi » pour les grandes surfaces, dénonce l’UFC-Que Choisir, qui souhaite que les GMS aient une meilleure cohérence dans leur offre bio, et demande aux acteurs de rendre public la formation des prix du bio dans les grandes surfaces, pour une plus grande transparence.
L’organisme souhaite faire pression lors des états généraux de l’alimentation pour rendre le bio plus accessible. Nous aussi, consommateurs, pouvons agir, en privilégiant l’achat bio en direct et en magasins spécialisés en attendant que les GMS baissent leurs marges indécentes.
Illustration bannière : Une femme au supermarché – © ElevenStudio