Poulehouse est une jeune startup dont le but est simple : recueillir des poules de plus de 18 mois, moins productives que les autres, pour leur éviter l’abattoir.
Le concept de Poulehouse sera sans doute apprécié des poules mais surtout des consommateurs quelque peu refroidis par les scandales autour des oeufs contaminés de l’été 2017.
Poulehouse protège les poules et vend les oeufs
La vie d’une poule est très courte : elle pond des oeufs jusqu’à ses dix-huit mois puis l’éleveur, certifié bio ou non, l’envoie à l’abattoir car à partir de cet âge la poule n’est plus aussi productive. Pourtant, une poule peut vivre en bonne santé jusqu’à sept voire dix ans ! Voilà pourquoi trois entrepreneurs ont lancé une startup en février 2018 : une maison de retraite nommée Poulehouse.
© Poulehouse.fr
Fabien Sauleman, Sébastien Neusch et Elodie Pellegrain sont en train d’acheter une ferme dans le Limousin pour y installer leurs poules. « On a signé un contrat avec quatre éleveurs basés en Normandie, en Eure-et-Loire, en Picardie et dans le Loiret, » explique Sébastien Neusch, le directeur général. « On leur achète leurs oeufs bio plus chers que le prix habituel et ils s’engagent en échange à ne pas envoyer leurs poules à l’abattoir. »
Des oeufs certifiés « sans souffrance »
Depuis septembre 2017, l’entreprise a déjà commercialisé 300.000 oeufs dans 250 points de vente, dont le réseau Biocoop, les Franprix parisiens et trente magasins Naturalia. L’objectif serait d’en vendre 50.000 par semaine en 2018. Dès le mois de mars les premières poules arriveront dans le Limousin pour y vivre une retraite en plein air. À terme, 18.000 volatiles pourront y être accueillis. Comment éviter à toutes les autres de finir à l’abattoir ? « L’objectif n’est pas de multiplier les refuges, plutôt de les inciter à conserver leurs poules, en les rémunérant mieux ».
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Rémunérer signifie aussi vendre les oeufs plus chers. Les jolies boîtes vertes contenant six oeufs attirent l’oeil mais le prix peut faire fuir. Six euros les six. C’est hélas le prix à payer pour permettre aux animaux d’être élevés dans des conditions éthiques. « En les prenant au début du cycle, on engrange des financements pour le moment où elles pondront moins », termine Sébastien Neusch.
Illustration bannière : Poulehouse sera sans doute apprécié des consommateurs refroidis par les scandales des oeufs contaminés de l’été © Poulehouse.fr