Même si tout est mis en oeuvre sans tarder pour réduire la pollution aux plastiques, celle-ci ne pourrait être réduite que de 78 % dans le meilleur des cas, selon une étude publiée dans la revue Science.
Réduire la pollution au plastique est l’ambition de nombreux gouvernements à travers le monde. Mais, même dans l’hypothèse où les meilleures solutions élaborées et scientifiquement prouvées étaient mises en place, le problème ne pourrait être résolu complètement.
Si rien n’est fait, la pollution au plastique diminuerait de seulement 40 %
La production et l’utilisation de plastique vont croissant. Et avec elles, la pollution que le plastique engendre. Si les gouvernements à travers le monde maintiennent la même politique en matière de plastique (en termes d’incitations à moins produire, réutiliser, mieux collecter et mieux recycler), d’ici 2040 la pollution au plastique diminuerait de 40 % par rapport au niveau de 2016. Trop peu bien sûr.
Mais même la mise en oeuvre universelle des meilleures politiques publiques et des meilleures technologies ne pourrait résoudre le problème complètement. Dans le meilleur des cas, d’ici 2040 la pollution au plastique diminuerait de 78 % par rapport au niveau de 2016. Cela veut dire que, même si ce scénario se réalisait, 710 millions de tonnes de déchets plastiques entreraient dans les écosystèmes aquatiques et terrestres, apprend-on d’une étude publiée dans la revue Science(1).
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250 millions de tonnes de plastique supplémentaires dans les océans d’ici 2040
Si les politiques publiques actuelles sont maintenues, d’ici 2040 le volume de plastiques qui entreront dans les écosystèmes aquatiques sera multiplié par 2,6. Sur la même période, le volume de plastiques enterrés sera multiplié par 2,8. Sur la période de 2016 à 2040, 250 millions de tonnes devraient rejoindre les écosystèmes aquatiques, et 460 millions de tonnes devraient être enterrées.
Les auteurs de l’étude appellent à prendre des mesures décisives dès maintenant (en 2020). Selon leurs estimations, différer la prise de ces mesures de 5 ans créerait 300 millions de tonnes supplémentaires de plastiques « mal gérés » (soit produits en trop, non collectés et non recyclés). Si des mesures décisives sont prises en revanche, la production annuelle de plastiques pourrait être ramenée à 44,9 tonnes.
La pollution au plastique pourrait être réduite de 78 % maximum d’ici 2040 © alphaspirit