Vous avez peut-être en tête l’histoire de ces pauvres tortues de mer qui avalent goulument un sac plastique flottant à leur hauteur, persuadées qu’il s’agit d’une délectable méduse… et qui périssent étouffées ?
Si l’anecdote est tristement banale, elle ne constitue que la partie visible de l’immense iceberg qu’est devenu le problème de la pollution maritime par les déchets plastiques.
Des « soupes » de déchets
Actuellement, on a dénombré plusieurs nappes – ironiquement dénommées soupes – de ces rejets de l’activité humaine, pouvant couvrir une superficie qui atteint dans certains cas, celle de la France.
Des îles entières à la dérive, uniquement constituées de plastiques en tous genres. Ces gigantesques étendues se désagrègent peu à peu, conduisant à la libération de micro (entre 0.1 et 5000 microns) et de nanoparticules ( entre 0.001 et 0.1 microns) de plastiques.
Un risque majeur pour la faune aquatique… et peut-être bien l’Homme
Des relevés ont montré des concentrations inquiétantes retrouvées dans les entrailles des poissons qui ingèrent ces minuscules morceaux de plastiques. Heureusement pour l’Homme, il n’est pas très friand des viscères et se contente de consommer les muscles des grandes espèces contaminées pêchées.
Pour autant, nous ne sommes pas à l’abri, car les mollusques bivalves comme les huîtres et les moules, largement appréciés de par le monde, sont consommés avec leur tube digestif. L’EFSA estime ainsi qu’une portion de 225 g de moules pourrait renfermer jusqu’à sept microgrammes de micro et nanoplastiques.
Encore trop peu de données
Malgré l’intérêt teinté d’inquiétude porté par les spécialistes de la biodiversité marine sur ce sujet relativement récent, on manque encore cruellement de données pour étayer les soupçons naissants. On sait juste que certains composants ont la capacité de migrer dans les tissus voire de se retrouver dans les cellules, après avoir traversé la barrière intestinale.
En tant que consommateurs avertis, et par principe de précaution, nous pouvons tenter de nous préserver en limitant nos achats de produits de la mer, notamment ceux dont on conserve les viscères – ce geste étant, en plus, écoresponsable.
source : European Food Safety Authority