Vous vous souviendrez certainement de son projet, sinon de son nom : en 2013, ce jeune Néerlandais (il a alors 19 ans) fait les unes de journaux et les plateaux TV avec une idée simple mais géniale de récupération des débris plastiques dans les océans. Après le buzz, les caméras TV étant passées à d’autres sujets, où en est Boyan ?
Un jeune étudiant à la rescousse des océans
A 21 ans à peine aujourd’hui, Boyan est déjà considéré comme l’un des meilleurs espoirs du monde pour la défense de l’environnement. Il est par ailleurs fondateur de l’association « The Ocean Cleanup ». Son projet de nettoyer les fonds marins lui est venu en 2011, lors de vacances en Grèce. Boyan Slat, alors âgé de 16 ans, fait de la plongée sous-marine lorsqu’il est attristé par le spectacle qu’il voit sous ses yeux : de nombreux déchets plastiques entassés dans les profondeurs maritimes.
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Ainsi germe l’idée de remédier à ce désastre en étudiant le problème autrement. Son idée est simple : il s’agit d’une barrière en forme de V de près de 2.000 mètres qui se chargera de collecter tous les débris ramenés grâce aux courants marins, cette barrière permettra de retenir les déchets plastiques en s’aidant des courants, sans aucune dépense d’énergie et naturellement, sans nuire à la vie sous marine. Dans un premier temps, il sera déployé au large des côtes de Tsushima, une ile située entre le Japon et la Corée du Sud.
Chaque année, ce sont 6,5 milliards de kilos de déchets plastiques qui sont déversés dans les océans et qui finissent en micro-particules ingérées par la faune marine. C’est face à ce constat que Boyan a réussi à financer son projet pour nettoyer les océans. En moins de dix ans, la moitié des déchets de l’Océan Pacifique pourrait être récupérée et exploitée. Le début de son projet pourrait prendre forme au printemps 2016.
Mis à jour de l’article, le 28 juin 2016
L’annonce a fait grand bruit dans la presse internationale, Boyan Slat, après quatre ans de recherches et de développement, a enfin dévoilé son prototype mercredi 22 juin 2016. C’est grâce à un tweet du jeune homme que l’on a pu apprendre la nouvelle :
Ce prototype pouvant supporter une charge de 80 tonnes a trouvé sa place dans la mer du nord, près des côtes néerlandaises. La barrière sera testée pendant un an et si celle-ci ne mesure que 100 mètres, le jeune inventeur souhaiterait pour 2020, une barrière allant sur 100 kilomètres de long au coeur du Pacifique.
Les bienfaits du crowdfunding
Pour réaliser ce projet, Boyan Slat a fait appel au crowdfunding, une campagne de financement participatif. A travers son association, le jeune écologiste a récolté 1,54 million d’euros, soit deux millions de dollars. Pour cela, 38.000 personnes de 160 pays différents ont répondu à son annonce.
Son travail ne fait pourtant pas l’unanimité
Le succès engendrerait-il les jalousies ? En tout cas, l’enthousiasme n’est pas partagé par tous. Patrick Deixonne, Chef de Mission de l’Expédition 7e Continent, déclare ainsi : « Après ma quatrième expédition dans les gyres, j’ai beaucoup de doutes sur l’efficacité de la méthode proposée. Oui, nettoyer les océans est une noble cause, mais cela peut être dangereux. N’oublions pas que dans les gyres, les plastiques sont sous forme microscopique, mélangés à la vie marine. Beaucoup d’énergie et d’argent seront dépensés pour un résultat quasi nul et des effets désastreux sur l’écosystème au ratio des plastiques récoltés. Les obstacles que l’on rencontre dans les gyres sont nombreux pour le genre d’opération que propose Boyan Slat. Son dispositif crée également un effet DCP (dispositif de concentration de poisson, utilisé dans la pêche hauturière) et nous savons que ce genre de chose aura un effet très négatif pour le milieu. Je ne peux ici, détailler toutes les anomalies de son système car la liste serait trop longue »…
La surmédiatisation aurait-elle causé un phénomène d’emballement, à la mesure de l’espoir suscitée par la perspective d’une solution au terrible problème du plastique dans les océans ? Patrick Deixonne a raison de rappeler que, quoi qu’il en soit, la solution « est à terre » : nettoyage, recyclage, changement des modes de consommation. ConsoGlobe ne peut qu’approuver !
Le projet avance à San Francisco
Illustration bannière : Ocean Cleanup dans la baie de San Francisco – © Ocean Cleanup