Les microbilles et microplastiques de moins de 0,1mm de diamètre, utilisés dans les produits cosmétiques les plus courants – dentifrice, déodorant, eye-liner, masque de gommage… – constituent une menace pour les océans, et votre santé. Vous pouvez toutefois les éviter, certaines marques se sont engagées pour les éliminer de leurs produits en 2015. Vous pouvez donc maintenant les éviter. Suivez le guide…
Les microplastiques finissent dans les océans…
Vous vous en êtes toujours doutés : les océans sont peuplés de monstres. Seulement il y a une nuance : pas les animaux au physique étrange des fantasmes de Jules Verne, mais des éléments indésirables introduits par l’homme. Vous allez vite comprendre. Prenons cette photo :
Êtes-vous capable de distinguer le sable des minuscules morceaux de plastique présents ? Non ? Eh bien, les poissons non plus.
Que du plastique se retrouve dans l’océan n’est hélas pas une nouveauté. Le problème est qu’une nouvelle génération de déchets plastiques ressemble à la photo ci-dessous, ce qui, mettez-vous à la place d’un poisson, ressemble beaucoup à des oeufs d’un autre poisson… Pas étonnant si les Anglosaxons appellent les microbilles les « larmes de sirène » :
Du fait de leur très petite taille et extrême flottabilité, elles échappent aux traitements des eaux usées. Les systèmes de filtrage n’étant pas adaptés, elles sont aujourd’hui très nombreuses dans l’océan, jusqu’à dépasser les quantités de plancton, et sont considérées comme de la nourriture parmi les animaux marins une fois dans l’eau.
… et commencent dans nos cosmétiques et produits ménagers
Les microbilles de plastique sont, plus exactement, de petites billes de polyéthylène. On les trouve essentiellement dans les produits suivants, pour leur donner, prétendument, douceur, fluidité, ou effet gommant.
microplastiques de Cospheric
Visitez le site de la société Cospheric (cospheric.com), qui en fabrique une large gamme, et vous constaterez l’omniprésence de ces produits :
- La plupart de ces microbilles de plastique sont en réalité issues de crèmes pour les mains, parmi les fameux nettoyants hydroalcooliques, de nettoyants pour le visage, et autres gommages. Un flacon de 200 ml de cosmétique peut contenir jusqu’à 21 grammes de micro-plastique !
- Dans les dentifrices, les microbilles sont prétendues aider à enlever les taches sur les dents.
- Dans les crèmes anti-rides, les billes pouvant être colorées et couvrir la peau.
- Vous en trouvez également dans les produits ménagers, dont elles peuvent constituer jusqu’à 10 % du volume.
- Les panneaux réfléchissants et, bientôt, le papier électronique.
- Dans les peintures, les adhésifs, certaines encres…
2015 : année de la fin des microplastiques par les grandes marques ?
La pression des ONGs – Plastic Soup Foundation, Greenpeace, Surfrider, Marine Conservation Society, Seas at Risk, et d’autres – a payé. Décembre 2012, Unilever annonce qu’elle arrêtera d’utiliser des microbilles de plastique dans ses produits cosmétiques « d’ici à 2015 ». Idem pour Body Shop. Puis Beiersdorf et Colgate-Palmolive lui ont emboîté le pas. Procter & Gamble a fait savoir que ses produits seraient exempts de microbilles « au plus tôt en 2017 ».
De même, en 2014, Johnson & Johnson indiquait espérer terminer la première phase de changement de formule d’environ la moitié de ses produits « d’ici fin 2015 ». Idem pour Target, le grand distributeur américain. Pour le très vendu dentifrice Oral-B, l’échéance est fixée à mars 2016.
L’Oréal s’y est résigné de mauvaise grâce pour fin 2017, tout en faisant bien valoir « qu’il [n’était] pas été démontré que les microbilles soient nocives pour l’environnement. » Comme quoi vos attentes en tant que consommateurs peuvent l’emporter sur les réticences économiques des plus puissants…
Toutefois, vous l’aurez constaté plus haut, la liste des applications est très longue pour lesquelles la pression publique est faible, voire absente. Pas d’engagement de fait de ce côté-là. Vous devez donc vous-mêmes trouver les solutions contre les microplastiques.
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