Peut-on se débarrasser des ‘polluants éternels’ (PFAS) ?

On les surnomme les PFAS, et ils sont partout autour de nous depuis des décennies. Peut-on éradiquer ces composés chimiques très peu biodégradables ?

Rédigé par Paul Malo, le 27 Jan 2024, à 9 h 10 min
Peut-on se débarrasser des ‘polluants éternels’ (PFAS) ?
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Certaines erreurs humaines mettent longtemps à être corrigées, d’autres à être repérées. Les substances per- et polyfluoroalkylées (dont l’acronyme anglais couramment utilisé est PFAS) sont là, dans notre quotidien.

Très faiblement biodégradables

Inventés dans les années 1940, ce n’est somme toute que récemment que l’on a réalisé la toxicité de ces composés chimiques de synthèse d’usage courant. Il faut dire que l’on en trouve littéralement partout, des cosmétiques à l’électronique en passant par les poêles ou les vêtements déperlants. Et c’est aussi qu’ils se répandent dans la nature.

Mais le pire est qu’ils y restent ! Si on les surnommes des « polluants éternels », c’est bien parce qu’ils sont très faiblement biodégradables. Empoisonnant la nature et notre quotidien, des nappes phréatiques aux sols en passant par les sommets des montagnes, on en retrouve désormais partout sur Terre.

Trouver des solutions alternatives

Moralité : trouver des solutions alternatives au plus vite est une nécessité. Aucune solution miracle n’a encore été trouvée, et une dépollution serait aussi compliquée qu’onéreuse. Le plus rationnel est donc d’apprendre à s’en passer autant que faire se peut, vu que l’on sait dorénavant qu’il s’agit là de véritables poisons pour l’homme comme pour la nature.

Les conséquences néfastes sur la santé humaine de ces PFAS sont de plus en plus étudiées et les résultats sont clairs : à force de s’accumuler sur le long terme et à forte dose dans notre organisme, les PFAS peuvent engendrer des cancers (testicule, prostate, rein). Ils peuvent aussi être à l’origine de troubles de la croissance, de défaillances du système immunitaire. Ils présentent même un risque marqué pour les femmes enceintes comme pour les foetus.

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Des usages par confort ou essentiels

Les interdire quand il ne s’agit que d’une question de confort est a priori plus aisé. Il existe entre 4.000 et 10.000 substances dans la grande famille des PFAS. Comment ne pas penser aux poêles antiadhésives recouvertes de Téflon ? Dans de nombreux produits, il existe déjà des alternatives aux PFAS. Dans d’autres, on considère que leur usage est remplaçable, sur des produits dont on pourrait difficilement se passer, mais pour lesquels des alternatives convenables aux PFAS existent. C’est le cas des mousses extinctrices anti-incendies, pour lesquelles des produits sans fluor, mais plus coûteux, ont été créés.

Reste en revanche les usages dits essentiels, c’est-à-dire nécessaires pour la santé ou la sécurité ou tout autre sujet d’importance, pour lesquels des alternatives n’ont pas encore été trouvées. Qu’il s’agisse de vêtement de protection ou d’équipements médicaux tels que des cathéters ou des dispositifs invasifs, reste encore à trouver les substituts adéquats, ne contenant pas de PFAS.

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