Ces dix dernières années, l’usage des pesticides en France a grimpé de plus de 12% ! France Nature Environnement propose de signer une pétition pour interdire leur épandage à proximité des habitations.
L’impact nocif des pesticides sur la santé n’est plus à démontrer. Une bonne raison d’exiger le droit de vivre loin de ces produits toxiques pour France Nature Environnement (FNE).
Épandage de pesticides : Aucune distance minimale n’est imposée
A-t-on le droit de vivre sans être aspergé de pesticides ? Cela semble évident, et pourtant…
Non seulement l’utilisation de pesticides est à la hausse ces dix dernières années en France (+12,4 %), mais les preuves de leurs impacts toxiques sur la santé sont de plus en plus flagrantes. Et si cela concerne les Français, les agriculteurs qui les manipulent en sont les premières victimes.
L’épandage de pesticides nuit à la santé des agriculteurs © Fotokostic
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Paradoxalement, aucune distance minimale n’est imposée pour les traitements aux pesticides. Pourtant, selon une étude commanditée par FNE, les riverains de vergers ont par exemple davantage de cancers que la moyenne nationale.
En cause : sans doute le métam-sodium, un pesticide hautement toxique, qui « a conduit récemment à l’intoxication de 80 personnes près d’Angers », souligne France Nature Environnement.
Quant aux agriculteurs et agricultrices qui épandent ces pesticides, ils ont davantage de risques de développer certaines pathologies cancéreuses ou neurologiques telles que la maladie de Parkinson.
C’est pour toutes ces raisons que France Nature Environnement lance une pétition pour interdire leur épandage à proximité des habitations. Pour signer c’est par ici.
Les maires s’emparent du sujet
C’est pourquoi des centaines de milliers de personnes ont déjà rejoint l’Appel des coquelicots, afin de demander une sortie rapide des pesticides, pour que soient enfin définies des Zones de Non Traitement de pesticides à proximité des habitations.
Les riverains des vergers sont particulièrement impactés par l’usage de pesticides © encierro
Les maires eux aussi s’emparent du sujet : la maire du Perray-en-Yvelines, après avoir découvert un champ d’herbes rouges, symptôme de l’utilisation de glyphosate, a pris en mai dernier un arrêté interdisant l’épandage de pesticides à moins de 150 mètres des habitations et des entreprises de sa commune(1).
Paradoxe : c’est la préfecture qui le juge illégal, mais la maire persiste et signe, quitte à se retrouver devant le tribunal administratif.
En Bretagne, Daniel Cueff, le maire de Langouët (Ille-et-Vilaine), ne lâche rien non plus sur son arrêté anti-pesticides interdisant leur utilisation sur son territoire « à une distance inférieure à 150 mètres de toute parcelle cadastrale comprenant un bâtiment à usage d’habitation ou professionnel »(2).
Là aussi, c’est la préfète de Bretagne, Michèle Kirry, qui juge l’arrêté « entaché d’illégalité ». Le maire s’en remet désormais au tribunal administratif.
Quand les maires interdisent les pesticides et que les représentants de l’État s’en prennent à eux, on attend des réactions ; et le silence du ministère de l’Écologie est d’autant plus criant.
Illustration bannière : Tracteur répandant des pesticides près d’une zone résidentielle – © Nikolic Vladimir