Alors que le rapport annuel de l’Autorité Européenne de sécurité alimentaire (EFSA) se voulait rassurant vis à vis de la présence des pesticides dans l’alimentaire, une étude dénonce la présence de substances peu naturelles dans l’eau minérale. Pas besoin cependant de tirer la sonnette d’alarme : les traces sont infimes et des expertises plus globales sont attendues.
L’eau en bouteille n’est pas meilleure
© CC, Jessica Tam
L’information n’est pas nouvelle : l’eau en bouteille n’est pas réellement meilleure pour la santé que l’eau du robinet (surtout si vous filtrez celle-ci) :
> eau en bouteille vs eau du robinet
Une nouvelle étude sur la qualité de l’eau en France a été menée par 60 millions de consommateurs et la Fondation France Liberté. Il en résulte que si le taux de nitrate est à surveiller dans l’eau du robinet, ce sont aussi les pesticides et les médicaments qu’il faut chercher, et ce également dans les bouteilles.
L’eau en bouteille reste potable
© CC, Liz West
Pas de quoi paniquer : l’eau est buvable et nous n’avons pas encore les poissons à trois yeux des Simpson : il ne s’agit que de traces, des millièmes de micron. Le problème ne viendrait pas des embouteilleurs mais bien d’une contamination plus générale des nappes phréatiques par les pesticides et les médicaments, qui touche les eaux françaises. A quelle échelle, difficile de le savoir pour le moment : il ne s’agit que d’échantillons réduits.
…mais la qualité de l’eau est à surveiller de très près
Voici donc les faits : toute l’eau n’est pas contaminée, mais sur 47 bouteilles d’eau, trois bonbonnes d’eau et dix échantillons d’eau du robinet de trois départements différents, on a néanmoins relevé dans plusieurs échantillons :
- des résidus de pesticides (des désherbants interdits depuis quelques années),
© CC, David Brewer
- des résidus de médicaments divers,
- des traces de Bisphénol A,
- des traces d’Atrazine,
- des traces de retardateur de flamme,
- des traces de Buflomédil et de Naftidrofuryl (vasodilatateurs),
- des traces de tamoxifène, hormone de synthèse utilisée dans le traitement du cancer du sein.
Des analyses plus poussées à mener
Selon les responsables de l’enquête, il est urgent de « remettre à plat les normes de qualité« . Ils ne fustigent pas les embouteilleurs, qui contestent les premiers résultats, mais s’inquiètent de la présence de micropolluants dans les sources. L’analyse de l’eau du robinet confirme d’ailleurs leur inquiétude, puisque celle-ci contient également parfois des traces de polluants.
Ne déménageons pas tout de suite. L’eau française reste globalement bonne :
> Quelle est la meilleure eau à boire ?
Des contre-expertises affirment que les traces relevées étaient des exceptions. Des analyses doivent encore être effectuées à plus grande échelle.
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illustration : © CC, Lora Rajah