Orques en captivité : One Voice s’apprête à porter plainte contre le Marineland d’Antibes

L’ONG One Voice s’inquiète de l’état de la dentition de Inouk, une orque détenue dans un bassin du Marineland d’Antibes.

Rédigé par Anton Kunin, le 8 Apr 2019, à 11 h 40 min
Orques en captivité : One Voice s’apprête à porter plainte contre le Marineland d’Antibes
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Selon trois biologistes spécialistes des orques sollicités par One Voice, l’état de santé de l’orque Inouk, détenu au Marineland d’Antibes, est inquiétant.

En captivité, l’orque Inouk souffre énormément

Face à l’état de santé préoccupant de l’orque Inouk, détenu au Marineland d’Antibes, l’ONG One Voice tire la sonnette d’alarme. Né en captivité en 1999, Inouk a passé toute sa vie enfermé dans un bassin et n’a jamais vu l’océan.

Comme tout animal vivant en captivité, Inouk a développé des mouvements répétitifs : il ronge les parois en béton de son bassin. Résultat : ces dents sont usées jusqu’à la pulpe. Inouk souffre d’ulcères aux gencives et de régurgitations(1). Ingrid Visser, biologiste spécialiste des orques, qui l’a examiné, a d’ailleurs confié n’avoir jamais vu une mâchoire en si mauvais état.

Autre lésion dont souffre Inouk : sa nageoire dorsale est totalement affaissée sur le côté droit. Selon le Marineland, ce traumatisme est le fait d’agressions par d’autres orques vivant dans le même bassin. Enfin, de l’aveu du personnel du parc lui-même, Inouk souffre s’il mange de la glace… qui lui est servie avec des poissons congelés au moment des repas.

Détention d’Inouk : One Voice espère faire condamner le Marineland

Face à ces constats, One Voice a décidé de porter plainte contre le parc pour actes de cruauté. L’ONG demande, par ailleurs, la libération d’Inouk et son transfert vers un sanctuaire marin. « Cette situation intenable a déjà bien trop duré », fait savoir un porte-parole de One Voice, avant d’ajouter : « Nous cesserons de nous battre le jour où [les orques captives] auront retrouvé une vraie vie ».

Par le passé, One Voice avait attaqué le ministère de la Transition écologique et solidaire au Conseil d’État pour ne pas avoir pris un nouvel arrêté « delphinarium » interdisant les échanges et la reproduction des cétacés captifs.

Retenons que les animaux sauvages sont mieux dans leur élément naturels : les mises en scène ou autres « spectacles » les impliquant des animaux sauvages relève plus de la maltraitance que du divertissement. Si vous aimez et respectez les animaux sauvages, mieux vaut donc rester loin d’eux !

La réponse des responsables de Marineland

Suite à cet article, le delphinarium a pris contact avec consoGlobe pour réagir vivement aux propos relayés.

Selon eux, Inouk n’aurait actuellement aucun problème de santé particulier.

Il ne présente aucun mouvement répétitif et si à l’instar de Wikie, une autre orque du parc, et à l’inverse des 2 autres, ces dents sont élimées depuis 2005, ceci n’est pas dû à un phénomène lié à la captivité. Le phénomène serait d’ailleurs régulièrement observé en milieu naturel et recensé parmi les causes récurrentes de mortalité en mer(2).

Chaque séance de soins dentaires repose sur sa participation volontaire
Pascal Picot, DG de Marineland au aujet des soins dentaires prodigués à Inouk

En effet, la dentition des orques est en quelque sorte leur « talon d’Achille ». Les dents coniques, une fois élimées, laissent apparaître la pulpe présente dans le canal. Les dents d’Inouk ont été dévitalisées afin d’éviter la douleur que ses congénères sauvages subissent dans de pareils cas. Chaque séance de soins dentaires repose sur sa participation volontaire. Ainsi, il est faux de dire qu’Inouk souffre en mangeant de la glace : ses dents sont dévitalisées, il ne ressent donc aucune douleur en la matière.

Marineland déclare également qu’à sa connaissance Ingrid Visser n’est ni vétérinaire ni dentiste, et qu’elle a établi ce diagnostic sans jamais avoir vu Inouk de près.

La nageoire dorsale des orques est constituée de matière cartilagineuse, qui est maintenue verticale par la pression exercée par l’eau lors de la nage profonde. à Marineland, le bassin des orques, l’un des plus grands du monde, fait 11 m de fond, et la pression exercée y est donc inférieure à ce que l’on observe en mer. C’est pour cette raison que la dorsale d’Inouk est affaissée, cela n’a strictement aucun lien avec les autres orques.

Pour finir, il n’existe à ce jour aucun sanctuaire marin qui permettrait d’y déplacer Inouk et ses congénères.

Article mis à jour
Illustration bannière : Un orque du Marineland d’Antibes – © Marineland Côte d’Azur/Capture Youtube
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Journaliste de formation, Anton écrit des articles sur le changement climatique, la pollution, les énergies, les transports, ainsi que sur les animaux et la...

4 commentaires Donnez votre avis
  1. Toutes ces pauvres bêtes captives devraient pouvoir retrouver sinon la liberté, une vie décente dans un sanctuaire où elle jouiraient d’une quasi liberté et de l’aide de l’homme si c’est nécessaire.
    Les hommes sont répugnants d’égoïsme et de cruauté.

  2. Ce n’est pas un mensonge. Vous pensez vraiment que ces animaux sont heureux en captivité, dans des petits bassins, forcés à apprendre des numéros pour divertir ? Arrêtez de vous voiler la face. Jamais je n’irais dans ce genre d’endroits et ils cesseraient d’exister si tout le monde en prenait conscience et n’y allait plus.

  3. Voici un article aussi partiel que partial… Où est la version de l’autre partie ??

    • Quelle partie ?
      Celle qui se fait du fric sur le dos de ces pauvres bêtes ?
      Comment peut-on admettre que des êtres humains (?) se donnent le droit de disposer d’autres êtres vivants pour leur seul profit sans tenir compte de leur souffrance dans ces camps de concentration ?
      Cela s’appelle de l’esclavage !!!

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