De plus en plus de produits pour nourrisson proposent de pallier une prétendue carence des bébés en Oméga-3 et DHA. Il s’agit pourtant d’une légère tromperie du consommateur jouant, probablement sur l’inquiétude de parents souhaitant faire au mieux : il est aisé de ne pas souffrir de carence en Oméga-3 et DHA, sans avoir à acheter des compléments alimentaires coûteux.
Des Oméga-3 pour les petits enfants, quel intérêt ?
Les bébés sont en manque de lipides… oui et non !
Ils s’appellent « Oméga-3 Pédiakid », « Huile Quintesens », « OM3 Junior », pour ne citer que ces produits. Dans le commerce ont commencé à fleurir des compléments alimentaires pour enfants et tout-petits, mettant en avant les bénéfices de ces acides gras.
« En période scolaire, quand l’activité intellectuelle est plus intense, votre enfant a particulièrement besoin de rester concentré ». Tel produit « entretient le fonctionnement cognitif (mémoire, concentration, vision, apprentissage…) ». Tel autre mélange « couvre les besoins spécifiques de bébé »… Vous aurez discerné la corde sensible sur laquelle le marketing de ces produits joue.
A l’inverse, une idée reçue est en effet courante parmi les parents : il ne faudrait pas donner trop de gras aux enfants. Or, comme vous l’expliquait notre nutritionniste Emmanuelle Couturier, spécialiste de ces questions, il n’en est rien ! Il faut au contraire apporter des lipides à l’enfant. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, il faut en effet donner du gras pour éviter l’obésité plus tard.
Le bébé a en principe une source de gras constante
Le lait maternel contient naturellement 55 % de lipides. Les laits infantiles ont également une composition proche et couvrent donc les besoins en lipides.
Selon les spécialistes (2), les lipides doivent représenter environ 50 % de l’alimentation du nourrisson, et ce jusqu’à 3 ans.
Quand la diversification intervient, il ne faut donc pas négliger les sources de lipides de manière à ce que le cerveau atteigne l’âge de maturité dans de bonnes conditions. Les oméga-3, 6 et le DHA sont donc essentiels pendant cette période.
Une alimentation sans carence
On reste pourtant sceptique devant les compléments alimentaires prévus à cet effet. Il faut donner plus de lipides aux petits qu’aux adultes, mais en variant les sources de graisses et en privilégiant celles de bonne qualité, il est tout à fait possible d’éviter les carences. Les compléments alimentaires jouent simplement sur cette carte : donner les bonnes huiles, simplifier la vie des parents. Ce que vous pouvez faire vous-même !
La marche à suivre n’est pas compliquée :
Veillez à apporter une bonne source en poissons gras -Ce sont principalement l’anchois, le hareng, le maquereau, la sardine, le saumon et la truite – et en huiles végétales, qui contiennent des quantités variables d’acides gras essentiels Oméga-3. Parmi ceux-ci, l’acide alpha-linolénique (ALA) est le plus abondant. On le trouve par exemple dans l’huile de lin ;
Variez les sources, de manière à entretenir le fonctionnement du cerveau et le développement de la rétine.