Voici un exemple de l’impact de l’activité humaine sur la nature. Une étude franco-canadienne a montré que les oiseaux s’adaptent à la vitesse maximale imposée sur les routes.
Les oiseaux s’adaptent aux limites de vitesse
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Bien entendu, un oiseau ne sait pas lire : pas question donc pour eux de décrypter les panneaux routiers. Pour autant, les animaux ont assimilé le fait que sur certaines routes les voitures risquent de rouler plus rapidement que sur d’autres.
Simon Ducatez, de l’Université McGill de Montréal, et Pierre Legagneux de l’Université du Québec à Rimouski, au Canada, ont été intrigués par le comportement des oiseaux qu’ils croisaient lorsqu’ils se rendaient à leur laboratoire. Ils ont alors commencé à étudier ce comportement plus en détails.
Distinguer différentes vitesses maximales
Les deux chercheurs ont découvert que les oiseaux ne s’adaptent pas à la vitesse réelle des voitures qui circulent. Ils ont au contraire mémorisé le fait que certaines routes ont des limites de vitesse plus élevées que d’autres, leur permettant donc moins de marge pour s’envoler.
Les oiseaux choisiront donc de décoller plus loin des voitures qui circulent sur une route plus rapide, et ce quelle que soit la vitesse à laquelle les voitures démarrent en réalité.
En moyenne, les oiseaux attendaient que les voitures soient à une distance d’environ 15 mètres pour décoller sur une route limitée à 50 km/h. Sur une route limitée à 110 km/h ils laissaient au
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contraire 75 mètres entre les véhicules et eux pour décoller. Ce comportement ne variait pas même si une voiture roulait lentement sur une voie rapide ni rapidement sur une route à vitesse plus limitée.
Un danger plus ou moins important
Pour les biologistes, les oiseaux considéreraient les voitures comme des prédateurs. Ils auraient assimilé le fait que l’environnement serait plus ou moins hostile en fonction du lieu. Ils associeraient à un type de lieu (une forêt, une route) un risque potentiel1. Ainsi, ils auraient mémorisé par route le potentiel de danger dans leur environnement proche.
Fait intéressant, la distance variait selon la saison. Les oiseaux étaient ainsi plus prudents en automne et moins prudents au printemps, peut-être par manque d’expérience pour les plus jeunes oiseaux ou par une activité plus intense en fonction des nids.
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Et quelques statistiques sur les oiseaux :
(1) voir les travaux de Christopher Lepczyk, ornithologue à l’Université de Hawaii, Manoa. // illustration bannière : © CC, James Arnott