Après le bisphénol A, le S
On se demande pourtant si on rêve. L’Anses avait déjà appelé à l’action en septembre 2011. Quasiment deux ans plus tard, on a interdit seulement une partie des produits, tandis que l’exposition se poursuit. Une interdiction totale est à prévoir pour 2015. Mettons.
Méfiance, néanmoins, puisque l’Anses signale déjà que les produits de substitution du BPA risquent bien d’être aussi toxiques pour la santé. Elle indique ainsi : « En l’absence de données scientifiques complémentaires, l’Agence n’encourage pas à utiliser d’autres bisphénols comme solution de substitution au bisphénol A« . Le plus utilisé à l’heure actuelle est le bisphénol S, lui aussi suspecté.
Le bisphénol S, moins connu mais présumé toxique
Les industriels peuvent bien se targuer de proposer des produits sans bisphénol A… Suivant l’exemple de son grand frère, le bisphénol S est soupçonné des mêmes tares. « Le bisphénol S a été très peu étudié.« , explique le Dr Pierre Souvet, Président de l’Association Santé Environnement France (ASEF). « Mais les quelques études qui existent ne sont pas rassurantes, et laissent à penser qu’il s’agit également d’un perturbateur endocrinien ».
Le bisphénol S n’est pas concerné par la loi qui prendra effet en 2015. Le consommateur, lui, est persuadé être peu à peu débarrassé des plastiques toxiques… jusqu’au prochain scandale. La mention du bisphénol S n’est en tout cas à ce jour pas obligatoire sur les produits. Sans compter que les bisphénols se combinent avec les pesticides, les particules fines et autres polluants de l’air et de l’alimentation, causes de stérilité ou de maladies comme le cancer.
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illustration : © CC, Sergio Maistrello