Nouveau virage dans le débat autour de l’éventuel aéroport à Notre-Dame-des-Landes. Hier, la ministre de l’environnement a plaidé pour l’abandon du projet.
Dans les colonnes du Journal Du Dimanche, Ségolène Royal estime qu’il faut « arrêter les frais ». Rappelons que les riverains appelés à se prononcer dans un référendum au mois de juin ont voté en faveur de la poursuite du projet et le début des travaux. Et par conséquent, Manuel Valls avait assuré, mardi dernier, l’évacuation de la ZAD à l’automne, et ce malgré les fortes mobilisations sur place. Le débat n’était-il pas clos ?
La fin du projet d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes ?
Suite aux propos de Ségolène Royal, l’Organisation Des Ailes pour l’Ouest a réagi dans un tweet : « les habitants de la Loire-Atlantique ont été 260.000 à dire oui à NDDL », et dénonce un « déni de démocratie ».
Une question de priorité et de finances
La perspective d’affrontements lors de l’évacuation a en parti motivé Ségolène Royal à se prononcer contre l’aéroport, car « Imaginons seulement qu’il y ait mort d’homme, parmi les forces de l’ordre ou du côté des manifestants. Ce serait gravissime ! », prévient encore la ministre, rappelant le décès de Rémi Fraisse lors d’un affrontement avec des gendarmes sur le chantier du barrage de Sivens (Tarn) en octobre 2014.
Les barricades à NDDL sont toujoutrs dressées © Non à l’aéroport Notre-Dame-des-Landes (CC BY 2.0)
Elle se questionne également sur les priorités actuelles de l’État sur un
chantier coûtant entre 800 millions et 1 milliard d’euros, et dont l’utilité est remise en cause par des experts indépendants : «
Aujourd’hui, un tel projet, qui remonte à des années, mal engagé, ne serait pas autorisé. » Sur ce plan, elle est largement soutenu par Julien Bayou, porte parole d’EELV, qui a déclaré dans la foulée sur le plateau de l’émission « Dimanche en politique » : «
On a des forces de police épuisées, sur les nerfs, qui ont cumulé des journées harassantes vis-à-vis du terrorisme et des manifestations pour surveiller l’ordre public. Les envoyer dans le bocage nantais uniquement pour les profits de Vinci, c’est clairement pas la priorité. »
Travaux ou pas, ces nouvelles déclarations viennent exacerber les divisions de la majorité à quelques mois des élections présidentielles.