Les voitures polluent en émettant des gaz à effet de serre, c’est un fait. Mais quand on ne peut pas s’offrir de voiture hybride, le choix se réduit vite au moteur diesel ou essence…
Alors histoire de contribuer au minimum aux émissions polluantes dans l’atmosphère, il vaut mieux bien connaître les caractéristiques de ces carburants, pour faire le bon choix.
La France, royaume du diesel
Un débat ravivé alors que le gouvernement français se décide enfin, semble-t-il, à rapprocher progressivement la taxation du diesel et celle de l’essence.
Depuis juin 2012, le diesel est classé « cancérogène certain » par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS).
En 2012, 70,8 % du parc automobile français est composé de diesel (contre 9,9 % il y a 30 ans). Résultat, les véhicules diesel rejettent 87 % des particules émises par le trafic routier français contre moins de 10 % pour les moteurs à essence non catalysés. C’est le résultat d’une politique continue des autorités françaises depuis des années qui a rendu la fiscalité du gazole plus favorable que celle de l’essence.
Le comble a été le bonus-malus écologique qui a clairement encouragé à acheter des véhicules diesel.
Les émissions cancérigènes HAP dues au gazole ont augmenté de 140 % entre 1990 et 2009 alors qu’elles ont diminué dans tous les autres secteurs.
Le diesel et l’essence polluent… différemment
Diesel ou essence, les deux émettent des polluants comme le dioxyde de carbone ou les monoxydes d’azote. Sauf que, en théorie, les voitures à essence produisent bien plus de CO2 que les moteurs diesel – avec une différence de 25 % -, et ce, même dotées d’un pot catalytique…
N’oublions pas que les moteurs diesel ont la particularité de diminuer la consommation de gazole. 1 point pour le diesel donc.
Pourquoi le diesel pollue plus
Cependant, le CO2 n’est pas seul responsable de la pollution atmosphérique !
Les oxydes d’azote (NOx), autres gaz à effet de serre, sont également coupables de cette pollution croissante. Les émissions de NO2 qui sont passées de 30.000 tonnes en 1990 à plus de 80.000 tonnes en 2012.
Et c’est là que le diesel peut faire profil bas puisqu’il en rejette bien plus que le moteur essence. Pourquoi ?
Parce que le moteur essence bénéficie de l’apport du catalyseur qui lui permet de réduire significativement les polluants, contrairement au diesel. C’est un point de marqué pour le moteur essence…
Par ailleurs, le diesel, à travers ses fumées noirâtres, émet beaucoup d’oxydes d’azote mais aussi de benzopyrènes : des particules fines, réputées cancérigènes et suspectées d’être responsables d’allergies, et de maladies cardio-pulmonaires.
Les particules fines sont une catastrophe environnementale et sanitaire : 40.000 personnes en meurent chaque année prématurément en France. Ceux qui vivent à Paris auront six mois de durée de vie en moins. Parce que la fiscalité a favorisé pendant des décennies le diesel !
Denis Baupin, ancien adjoint au maire de Paris
La législation sur le diesel pourrait changer prochainement
C’est la conséquence de l’affaire Volkswagen sur la pollution des voitures, laquelle a ravivé le débat sur la pollution du gazole. La polémique a poussé le gouvernement français à rapprocher les taxes diesel et essences, une mesure prenant la forme d’un amendement adopté à l’Assemblée Nationale en octobre 2015. L’objectif est de rapprocher peu à peu le prix du gazole et celui de l’essence, en augmentant progressivement le gazole et en diminuant un peu le prix de l’essence : rien de fou, dans un premier temps on parle d’une taxation réduite de 1 centime par litre en 2016. Le gouvernement a annoncé que la taxation va progressivement changer.
Une mesure difficile à prendre en plein débat sur le budget, sachant que le diesel représente toujours, d’après les chiffres du gouvernement, 80 % des volumes de carburant vendus en France. Le gouvernement a justifié cette mesure par la précision en précisant que les recettes serviraient à alléger la fiscalité locale, spécifiquement celle des retraités. Une mesure bienvenue à quelques dizaines de jours de la COP21.