Bien nourrir ceux qui nous nourissent, tel est l’appel que font des chercheurs de l’Institut national de la recherche agronomique (Inra).
Et si pour améliorer notre propre alimentation, nous améliorions celle des animaux ? S’occuper des animaux d’abord pour améliorer la santé des humains, c’est la thèse qu’avance une équipe d’une vingtaine de chercheurs sous la direction du biochimiste Jacques Mourot, spécialiste de la nutrition animale.
L’oméga-3, un composant essentiel de l’alimentation des animaux
L’homme manque cruellement d’oméga-3, ces acides gras tant nécessaires mais que notre corps ne sait pas produire de lui-même. L’utilité des oméga-3 réside dans le fait qu’ils font obstacle aux acides saturés, ces composants essentiels pour notre santé, puisqu’ils aident à maintenir notre système immunitaire en bonne santé et réduisent le risque de problèmes cardiovasculaires.
Ils sont également nécessaires au développement de la rétine, du cerveau et du système nerveux. Ils joueraient aussi un rôle dans le maintien de la personne en bonne santé mentale lors du vieillissement. De ce fait, les femmes enceintes et les femmes allaitantes doivent faire particulièrement attention pour ne pas en manquer.
Améliorer l’alimentation et le confort des vaches
Afin que la viande que nous consommons contienne davantage d’oméga-3, les vaches doivent manger, entre autres, des graines de lin et des microalgues, affirment les chercheurs. Or, aujourd’hui, l’alimentation des vaches laisse à désirer… Résultat : les hommes ne consomment que 800 mg d’oméga-3 par jour, au lieu de 2 g, comme le recommande l’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation). L’agence recommande également de ne pas consommer plus de cinq fois d’oméga-6 que d’oméga 3. Cependant, dans notre alimentation, ce rapport se situe actuellement entre 15 et 30 en moyenne.
Au-delà de l’alimentation en soi, la bonne santé d’un animal d’élevage passe par de bonnes conditions de logement (confort de couchage, confort thermique, facilité de mouvement), par un traitement rapide d’éventuelles maladies et par une relation apaisée entre l’éleveur et l’animal. Tout cela détermine la qualité de la viande que nous mangeons.