Microplastiques : les eaux Contrex et Hépar éclaboussées par un scandale sans précédent
Les eaux en bouteille Contrex et Hépar présentent un taux record de microplastiques, a conclu l’Office français de la biodiversité, révèle Mediapart.

Produites dans les Vosges par Nestlé Waters, ces marques se retrouvent au coeur d’une affaire qui mêle pollution historique et enjeux de santé publique.
Microplastiques : des concentrations record dans les eaux en bouteilles Contrex et Hépar
Nestlé Waters a-t-il jeté ses bouteilles en plastique en faisant fi de la règlementation ? Comme le révèle Mediapart, les investigations menées par l’Office français de la biodiversité (OFB) et l’Office central de lutte contre les atteintes à l’environnement et à la santé publique (Oclaesp) pointent quatre décharges sauvages, situées sur quatre communes des Vosges : Contrexéville, They-sous-Montfort, Saint-Ouen-Les-Parey et Crainvilliers. Ces sites cumuleraient 473.700 mètres cubes de déchets plastiques, l’équivalent de 126 piscines olympiques. Les enquêteurs estiment que ces décharges sont « à l’origine » des taux élevés détectés dans les forages alimentant les usines d’embouteillage.
Les analyses sur les eaux en bouteilles, justement, révèlent des concentrations spectaculaires : 515 particules de microplastiques par litre pour Contrex et 2.096 particules par litre pour Hépar. Ces niveaux sont 51.000 à 1,3 million de fois supérieurs aux concentrations observées dans les lacs, fleuves et rivières selon deux études citées par les enquêteurs. Ces valeurs dépassent de 2.952 fois la moyenne mondiale des nappes phréatiques.
Nestlé Waters dit attendre « les préconisations des autorités » pour nettoyer les décharges
Nestlé nie néanmoins toute responsabilité directe dans la pollution. « Aucune pollution n’est avérée aux termes des analyses environnementales partagées avec les autorités. Toutes nos eaux peuvent être bues en toute sécurité ». Le groupe fait valoir que les décharges datent « des années 1960, avant que Nestlé ne soit propriétaire des terrains » et affirme avoir « nettoyé la majorité des sites » tout en attendant « les préconisations des autorités » concernant les décharges les plus complexes.
Le verdict du tribunal devrait tomber entre les 24 et 28 novembre 2025. Comme le révèle Mediapart, Nestlé Waters est poursuivi pour avoir laissé s’écouler dans les eaux superficielles et souterraines des particules à des concentrations « rendant toute vie aquatique impossible et ayant des effets nuisibles sur la santé, la flore et la faune ». Cette affaire pourrait créer un précédent juridique sur la responsabilité environnementale des industriels de l’eau minérale.
Il faut néanmoins savoir qu’à ce jour, aucun seuil réglementaire ne fixe de limite pour les microplastiques dans les eaux embouteillées. Ces particules – définies comme ayant une taille inférieure à cinq millimètres, et jusqu’à mille fois plus petites pour les nanoplastiques – font l’objet de débats scientifiques intenses. Plusieurs études évoquent leur présence dans le sang, le foie et même le cerveau humain, avec des effets potentiels sur le système nerveux et immunitaire. Des négociations internationales sont d’ailleurs en cours à Genève jusqu’au 14 août 2025, ils pourraient aboutir à un traité mondial sur la réduction de la pollution aux microplastiques.
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