La méthanisation, c’est transformer des déchets organiques non valorisés, voire polluants, en énergie ! Malgré son intérêt, la France a pris du retard par rapport à d’autres pays, notamment l’Allemagne et l’Italie.
Retard français : 9ème en Europe
Selon l’Association Européenne pour la Biomasse (AEBIOM), la France, 1er pays agricole d’Europe, est en seulement 9ème position malgré un potentiel de production au moins aussi élevé que celui de l’Allemagne.
Avec environ 210 unités agricoles aujourd’hui, les récentes incitations publiques vont-elles permettre de rattraper ce retard ? Comment produit-on le biogaz avec les déchets agricoles ? Explications de Pascal Peu, Ingénieur d’Etudes à l’IRSTEA que consoGlobe a rencontré au salon de l’agriculture 2015.
L’IRSTEA planche sur l’optimisation de la méthanisation agricole
L’IRSTEA – Institut National de Recherche en Sciences et Technologies pour l’Environnement et l’Agriculture – travaille sur plusieurs domaines de recherche parmi lesquels « Baudet Rob », un robot suiveur d’assistance logistique dans un champ jonché d’obstacles qui aide les agriculteurs au quotidien, l’agriculture connectée, ou encore la méthanisation.
Ce procédé permet de valoriser les déchets de l’agriculture (lisier, fumier, déchets d’abattoir…) pour produire du biogaz et de l’électricité, deux types d’énergie revendus respectivement aux réseaux GRDF et EDF. La méthanisation réduit ainsi les volumes de déchets organiques mais aussi les émissions de méthane, puissant gaz à effet de serre, dans l’atmosphère. Enfin elle contribue à la production d’énergie renouvelable. Que du bon donc.
Ambitions publiques pour la méthanisation agricole
Si la production et le nombre d’unités de méthanisation sont aujourd’hui marginaux, le gouvernement a affiché la volonté de développer cette énergie durable. La loi de transition énergétique et le Plan Énergie Méthanisation Autonomie Azote (EMAA) de mars 2013 visent l’installation de 1500 unités de méthanisation en France d’ici 2020, contre environ 500 aujourd’hui, agricoles et non-agricoles comprises.
De leur côté les chercheurs de l’IRSTEA travaillent à l’optimisation de la fabrication de ce biogaz : meilleure caractérisation des substrats, débouchés des digestats pour un épandage facilité sur d’autres terres que celles où ils ont été fabriqués, optimisation des paramètres de fonctionnement…