Neuf associations de défense de l’environnement lancent une pétition pour que soit interdit l’usage des pesticides de synthèse sur les forêts, des espaces verts ouverts au public ou encore les réseaux ferrés.
Un collectif d’associations appelle à l’interdiction des pesticides sur toutes les zones non agricoles.
Neuf associations, un manifeste ‘Zéro pesticide sur toutes les zones non-agricoles’ et une pétition pour enfin faire appliquer la loi !
Noé, Générations futures, Bio Consm’acteurs, Canopée, la LPO, Nature & Progrès, Terre & Humanisme, Terre de Lien, Fondation pour la Nature et l’Homme… Toutes ces associations à but non lucratif et reconnues d’intérêt général demandent, au nom de la biodiversité et de la santé humaine, l’interdiction des pesticides de synthèse sur toutes les zones non agricoles dès 2020.
Pour le dire aux décideurs politiques et économiques, elles appellent à signer leur pétition commune.
Les associations espèrent obtenir l’interdiction des pesticides sur les zones non agricoles dès 2020 © petrmalinak
En effet, l’usage des pesticides de synthèse nuit fortement à la biodiversité et à la santé humaine. C’est pour cette raison que la loi Labbé a interdit leur utilisation aux collectivités depuis 2017, et aux particuliers depuis le 1er janvier 2019.
Pourtant, « 69 herbicides et insecticides de synthèse sont encore autorisés en France sur environ 20 millions d’hectares de zones non agricoles, dont la plupart accueillent du public (forêts, terrains de sport, parcs et jardin, etc.) », précisent ces associations.
La SNCF, premier consommateur de glyphosate en France
En effet, si la loi Labbé interdit aux collectivités d’utiliser ou de faire utiliser des produits phytosanitaires pour l’entretien de leurs espaces verts, forêts, promenades et voiries accessibles ou ouvertes au public depuis 2017, certains lieux publics même, tels que les cimetières et les terrains de sport, bénéficient de dérogations.
De même, les jardiniers amateurs peuvent toujours avoir recours aux pesticides de synthèse à condition de les faire appliquer par un professionnel. En outre, de nombreuses zones non agricoles ne sont pas concernées par cette loi. Ainsi, dans les forêts françaises, ce sont 40 pesticides de synthèse qui sont autorisés, dont 23 à base de glyphosate.
« Ces derniers sont pourtant classés comme pouvant entraîner des effets néfastes à long terme pour l’environnement aquatique, s’accumulant dans l’organisme des poissons, crustacés, algues et plantes », rappellent les associations. Enfin, ces pesticides de synthèse sont également utilisés sur les sites tertiaires et de production d’entreprises, c’est-à-dire tant sur les espaces verts des sièges sociaux ou des zones industrielles, que sur les milliers d’hectares des réseaux ferrés et autoroutes, par exemple.
La SNCF première utilisatrice de glyphosate © Gilles Paire / Shutterstock
Certains de ces espaces sont ouverts au public, comme les terrains de sport, parcs d’attraction, parcs et jardins de monuments historiques et de golfs. « Sur ces zones, 16 des 35 pesticides de synthèse autorisés sont des produits à base de glyphosate, et deux autres herbicides sont classés ‘cancérogènes probables’. La SNCF, premier consommateur de glyphosate en France pour les usages non agricoles, en utilise 36 à 45 tonnes par an. »
C’est pourquoi les co-initiateurs de cette pétition demandent l’interdiction de l’usage de tous ces produits sur toutes les zones non agricoles. Pour signer la pétition c’est par ici
Illustration bannière : Homme répandant un pesticide – © Marko Aliaksandr