Entre contrainte économique et engagement écologique
En matière de shopping, la consommation collaborative et les modes d’achats courts (amap, locavores) ou solidaires ont le vent en poupe poussés par les nouveaux services sur internet (don, location, troc, prêt).
Selon Ethicity-Ademe, 19 % seulement des Français sont prêts à payer plus cher pour des produits plus respectueux de l’environnement et dans les faits, les achats de produits verts restent minoritaires : pourtant, c’est plus globalement que se manifestent les convictions des consommateurs. Dans des choix invisibles mais bien réels.
Le buycott, l’achat préférentiel volontaire
C’est au niveau individuel que se fait le choix positif de faire du buycott lors de ses achats de tous les jours.
Il ne s’agit pas de ne PAS acheter un produit ou une marque mais au contraire de choisir d’acheter un produit ou une marque pour la soutenir dans son engagement pro- développement durable.
Le buycott, un acte individualiste pour le bien collectif
89 % des Français admettent qu’ils sont individuellement responsable en matière de développement durable. Less 2/3 des consommateurs admettent adopter une attitude de « consomm’acteurs ».
Autrement dit, seul 2/3 font le choix d’une boutique écologique et choisissent d’acheter des produits plus respectueux de l’environnement ou de l’éthique***.
Mireille, 61 ans, par exemple, nous déclare : « Je ne vais jamais dans une station service Esso car je considère qu’Exxon est le pire pétrolier au monde, qui soutient les négationnistes du réchauffement, etc.
Donc je favorise les marques BP ou Total qui, sont certes des pétroliers, mais qui font des efforts. » (D. Durable, que font les grandes marques ?)
Alain, 32 ans, lui, a choisit d’acheter du poisson Findus « car j’ai remarqué les effort de Findus pour rejeter l’huile de palme ou pour se doter d’une flottille de pêche responsable. Je n’arrête pas de manger du poisson, mais je suis inquiet ; alors je choisis une marque qui me rassure un peu sur la surpêche. » (Tous les articles sur Findus)
Michèle, cliente de consoGlobe, nous dit : « J’achète sur la boutique consoGlobe des ampoules basse conso et du café bio équitable que je pourrais trouver ailleurs.
Mais je le fais parce-que j’aime votre engagement et pour vous donner un coup de pouce. Mais c’est vous qui m’apprenez que c’est du buycott. »
Les pratiques de Buycott existent en fait depuis les années 1960 en Europe. Cette pratique d’achat préférentiel augmente avec le niveau de diplôme : les buycotteurs, en faisant le choix marqué de soutenir une marque, un produit ou une entreprise, souligne leur liberté de consommateur.
Le mot de la fin à Yasser, 50 ans : « Je pratique le buycott comme un combat silencieux et quotidien. Un combat consumériste qui peut devenir un levier de masse au fur-et-à-mesure que la conscience politique des consommateurs augmente collectivement. Acheter, c’est voter avec sa carte bleue » … parole de vieux routier des achats choisis.
Les mobilisations flash en faveur d’un magasin
Aux Etats-Unis, des foules se mobilisent pour acheter en mode buycott et en masse dans un magasin qu’il s’agit de soutenir pour son éthique ou son engagement, d’où leur nom de « carottmobs » (« les foules sont la carotte du magasin »).
carrotmob ou vente flash de buycott
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* Selon l’enquête annuelle TNS Media Intelligence Ethicity Ademe, 60 % des Français déclarent avoir changé leur comportement en faveur du développement durable en 2010, un pourcentage assez élevé mais un peu en baisse par rapport à 2009. ** Etude CEGMA TOPO d’octobre2010
*** Enquête annuelle TNS Media Intelligence Ethicity Ademe 2010
**** 8ème baromètre de l’agence bio, selon lequel, d’une manière générale, 2 Français sur 3 déclarent qu’ils privilégient l’achat de produits respectueux de l’environnement ou des principes du développement durable