Afin d’évaluer la concentration en glyphosate dans leur organisme, une cinquantaine d’eurodéputés se sont soumis à des tests urinaires. Les résultats rendus publics, montrent une forte concentration de l’herbicide, molécule active du Roundup de Monsanto, chez l’ensemble des participants.
Ils étaient au nombre de 48 parlementaires, de 13 nationalités et tendances politiques différentes. Tous se sont volontairement soumis à un test urinaire pour dépister la présence du célèbre herbicide.
Un taux de glyphosate fortement élevé dans l’urine des eurodéputés
Les résultats obtenus par le Biocheck Laboratorium de Leipzig qui a effectué le test, sont éloquents. Tous les participants présentaient une teneur détectable de glyphosate dans leur urine. Les échantillons recueillis tournent autour de 1,7 microgramme/litre, soit un taux 17 fois plus élevé que le seuil toléré dans l’eau potable, et dans les pires des cas, dépassant même jusqu’à 35 fois la norme.
« Les résultats de cette action symbolique doivent faire prendre conscience que l’omniprésence d’une substance potentiellement cancérigène et suspecte comme le glyphosate, constitue un réel problème. Force est de constater que peu importe l’âge, le sexe, le pays d’origine, chaque citoyen est exposé à cette substance. Le glyphosate est littéralement partout dans notre environnement, notre nourriture, la bière, le vin, les jus, dans notre corps et donc dans notre urine », a déclaré Marc Tarabella, Eurodéputé PS en charge de la Protection des consommateurs et de l’Agriculture dans un communiqué.
Des résultats cohérents avec ceux d’autres enquêtes menées en Allemagne en 2015, où, sur 2.000 personnes provenant d’un large panel de citoyens, 99,6 % des sujets avaient des traces de glyphosate dans le corps.
Alors qu’il ne reste plus qu’un mois à l’Europe pour prendre une décision sur l’interdiction ou non du glyphosate, sa dangerosité divise les instances. En mars 2015, le Centre international de recherche sur le cancer l’avait classé « cancérogène probable » pour l’homme alors que l’Autorité européenne de sécurité des aliments jugeait « improbable » son potentiel cancérogène.
En avril dernier, le Parlement de Strasbourg s’était mobilisé et avait voté une résolution non contraignante demandant des restrictions d’usage de cette substance, molécule active principale du célèbre herbicide Roundup de Monsanto, et une limitation du renouvellement de l’autorisation du glyphosate – qui arrive à expiration fin juin – à sept ans.
Les 18 et 19 mai, se tiendront les dernières discussions avec les États membres pour décider du futur de ce produit en Europe, affaire à suivre…
Mis à jour de l’article le 19 mai 2016
Après deux jours de discussions autour de l’autorisation du glyphosate, la décision de l’Union européenne qui devait être rendue jeudi 19 mai a été reportée. Le comité d’experts représentant les Etats-membres n’a pas trouvé de position à la majorité qualifiée.
La ministre de l’Environnement, Ségolène Royal s’est dites satisfaite du retrait de la proposition de réapprobation du glyphosate par la Commission européenne. « Conformément à la décision que j’avais annoncée dès le 04 mars lors d’une réunion des ministres de l’Environnement, la France s’est opposée à l’approbation du renouvellement de l’autorisation de la mise sur le marché du glyphosate pour neuf ans », a déclaré la ministre dans un communiqué. « D’autres pays, notamment l’Allemagne, l’Italie, la Suède, l’Autriche, le Portugal ont fait savoir qu’ils s’abstiendraient ou qu’ils voteraient contre en cas de vote, ne permettant pas de dégager une majorité suffisante pour que la proposition de la Commission puisse être adoptée ».
Savez-vous combien de glyphosate vent Monsanto dans le monde ? La réponse dans le Planetoscope