Gaz, électricité, carburants… Les aides de l’État aident d’abord les plus aisés

Et si les mesures prises par le gouvernement pour protéger le pouvoir d’achat des Français n’étaient tout simplement pas assez ciblées ?

Rédigé par Paul Malo, le 31 Jul 2022, à 17 h 10 min
Gaz, électricité, carburants… Les aides de l’État aident d’abord les plus aisés
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Faire une remise sur le prix de l’essence à la pompe peut sembler une bonne chose. Mais cela n’aide pas obligatoirement ceux qui en ont le plus besoin.

Des aides pour protéger le pouvoir d’achat

Le coût de l’énergie, dans le nouveau contexte de la guerre en Ukraine, est rapidement devenu l’un des premiers sujets de préoccupation des Français. Électricité, gaz, essence… la facture ne cesse d’augmenter, mois après mois. D’où le bouclier tarifaire et la ristourne de 18 centimes d’euros à la pompe décidé par l’État afin d’aider à protéger le pouvoir d’achat de tout un chacun.

Tout un chacun, vraiment ? Le gouvernement s’est déclaré pour une réévaluation de la remise carburant, qui pourrait passer de 15 à 30 centimes en septembre et octobre. Au-delà de la bonne intention, ce type de mesure générale et non ciblée n’atteint en fait pas toujours l’objectif que l’on pourrait penser. En effet, selon une étude réalisée par le très sérieux Conseil d’analyse économique, de manière générale, les différentes mesures prises par le gouvernement pour lutter contre l’inflation ne profitent pas à qui l’on pense en priorité.

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Plus on consomme, plus on est aidé

Ainsi, en montant absolu, tant la limitation à 4 % de la hausse du prix de l’électricité que le blocage du prix du gaz jusqu’à fin 2022, et bien sûr la ristourne de 18 centimes à la pompe, bénéficient « davantage aux ménages aisés », aux plus riches. Comment cela se fait-il ?

C’est somme toute assez logique : les personnes les plus aisées sont aussi les plus gros consommateurs. Ainsi, les 10 % de Français aux revenus les plus élevés ont consommé pour plus de 200 € d’essence en juin 2022. Les 10 % aux revenus les plus faibles, à l’inverse, on dépensé un peu plus de 100 € en carburants. Le calcul est simple et imparable : les plus aisés ont bénéficié d’une aide de 18,50 €, les moins aisés de 9,50 €. Mais quand le fait de consommer plus ou moins demeure un choix pour les plus riche, il s’agit à l’inverse d’une dépense inévitable pour les plus modestes.

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Privilégier des mesures plus ciblées

Comme le souligne le rapport du Conseil d’analyse économique, « face à l’augmentation des prix, ils ne baissent pas leur consommation d’essence, mais ils semblent ajuster les autres postes de consommation pour maintenir un budget constant en valeur ». La bonne solution, pour éviter que les ménages les moins aisés n’aient à puiser dans leur épargne pour tenir le choc ? Sans aucun doute privilégier des mesures d’aides plus ciblées, en fonction du niveau de vie des Français.

L’association Familles Rurales a notamment dénoncé des mesures d’aide injustes pour les ménages aux revenus modestes. D’autant plus en milieu rural, à la campagne, où la mobilité est une contrainte et une nécessité. Pour mémoire, le prix de l’essence en France est constitué à 60 % de taxes, à commencer par la TICPE (taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques). Plus encore : cette taxe qui représente à elle seule 40 % du prix payé par les automobilistes est soumise à TVA à 20 %. Une taxe sur une taxe ? Au-delà de passer la taxe sur les carburants à 5,5 %, c’est peut-être la chose la plus simple à supprimer qui soit.

Illustration bannière : faut-il des mesures plus ciblées en fonction du niveau de vie ? – © Maria Sbytova
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1 commentaire Donnez votre avis
  1. Quand on vous dit que vous êtes des pastèques

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