L’essentiel des émissions de gaz à effet de serre est le fait d’un nombre relativement restreint d’entreprises, apprend-on d’un récent rapport.
Selon le dernier rapport de l’ONG environnementale CDP, seules 100 entreprises spécialisées dans l’extraction de pétrole, de gaz et de charbon sont responsables de 70 % des émissions de gaz à effet de serre depuis 1988, la moitié des émissions étant le fait de seulement 25 entreprises.
Total serait responsable de 0,9 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre
Une fois n’est pas coutume, des activistes environnementaux ont étudié non pas les émissions de gaz à effet de serre par pays, mais les émissions par entreprise spécialisée dans l’extraction d’hydrocarbures. Conçu à partir de données publiquement disponibles, ce rapport se veut le premier d’une série sur le rôle du secteur privé dans les émissions nocives et les moyens à sa disposition pour les diminuer.
Dans le haut de cette « liste de la honte » figurent des producteurs tels que Aramco (Arabie Saoudite), Gazprom (Russie), National Iranian Oil, ExxonMobil (États-Unis) et Royal Dutch Shell (Pays-Bas/Royaume-Uni). Une seule entreprise française, Total, est présente dans cette liste. Le pétrolier tricolore se classe 19e et serait responsable de 0,9 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre.
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Diminuer l’extraction d’hydrocarbures pour limiter les hausses de températures
Selon les auteurs du rapport, si au cours des 28 prochaines années les hydrocarbures continuent d’être extraits au même rythme qu’ils l’ont été entre 1988 et 2017, la température moyenne augmenterait de 4 degrés d’ici la fin du siècle. Un tel scénario aurait des effets dévastateurs, telles que l’extinction d’espèces et des pénuries alimentaires.
Les auteurs du rapport rappellent qu’un cinquième des activités d’extraction d’hydrocarbures est soutenu par l’investissement public. Ils appellent donc les États impliqués à faire preuve de transparence vis-à-vis du risque climatique que posent ces activités.
Exploitation d’un champ pétrolier © qingqing
Mais il serait faux de dire que ces entreprises ne font rien. Shell dispose depuis 2015 d’une branche Énergies renouvelables, dotée d’un budget de 1,5 milliard d’euros. L’américain Chevron investit dans les énergies renouvelables et l’innovation bas carbone, tandis qu’ExxonMobil explore les possibilités de captage et de stockage de carbone.
Illustration bannière : Pollution industrielle – © Tatiana Grozetskaya