Loi sur les invendus alimentaires : qu’en pensent les associations ?
L’idée paraît idéale : elle permettrait de réduire le gâchis alimentaire et par là même, le nombre de déchets, mais elle aurait aussi l’effet bénéfique de parer à la précarité alimentaire d’associations humanitaires.
Pourtant, les associations concernées ont un avis mitigé sur le projet. Et cela, pour une raison principale : ces dons impliqueraient de lourdes dépenses pour elles. En effet, il faudrait se munir de capacités de stockage, notamment réfrigérées, ainsi que de véhicules et d’une nouvelle logistique.
Pour rappel, selon l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), aujourd’hui un tiers des aliments produits pour la consommation humaine est perdu ou gaspillé.
Les Français jettent en moyenne entre 20 et 30 kg de déchets alimentaires chaque année, dont 7 seraient encore emballés au moment de partir à la poubelle. Cela représente une perte de 400 euros par foyer chaque année.
Loi sur les invendus alimentaires : encore quelques incertitudes
Les associations se posent la question de la mise application de cette proposition de loi, et notamment du coût qu’elle pourrait engendrer.
Car en effet, comme le souligne Gaétan Lassale, chargée des affaires institutionnelles de la Fédération des Banques Alimentaires « en obligeant tous les grands magasins à donner, le coût de la récupération des denrées alimentaires va forcément augmenter. Qui va payer ? ».
Autre problématique soulevée : celle de la sécurité sanitaire. Gaétan Lassale précise que « pour respecter les règles de sécurité et d’hygiène alimentaire, il faut être équipé. Or, toutes les associations n’ont pas les moyens de financer des chambres froides, des camions réfrigérés ou des hangars pour stocker les denrées sèches ».
Loi sur les invendus : quelques voix s’élèvent déjà contre le texte
Le directeur fédéral des banques alimentaires françaises affirme que la proposition de loi est une bonne chose, car elle permettra d’augmenter la collecte de produits invendus. « Cependant, l’approche contrainte nous met mal à l’aise », affirme ce dernier. Et ce n’est pas le seul.
La Fédération des entreprises du commerce et de la distribution (FCD), elle aussi questionne le projet : « pourquoi ajouter une contrainte alors que les grandes surfaces donnent déjà quotidiennement ? Sans compter qu’il est absurde de vouloir donner tout ce qui invendu : beaucoup de produits, comme les poissons, crustacés ou pâtisseries fraîches, font l’objet d’un encadrement sanitaire très précis ».
A ce jour, la proposition de loi doit encore trouver une niche parlementaire du groupe UMP afin d’être inscrite à l’ordre du jour à l’Assemblée nationale. Alors, que pensez-vous de cette proposition de loi ? Bonne ou mauvaise idée ?
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