Tomate FW13 : pas de modification génétique mais une hybridation !
Pour créer la tomate du futur, aucune modification génétique n’a été opérée. Les chercheurs ont utilisé une méthode dite d’hybridation.
Comment cela fonctionne ? Il s’agit de prendre un parent A, qui a un beau calibre, qui résiste au parasites mais qui est peu fameux et un parent B, de petit calibre mais avec un beau fruit. Après quoi, l’hybridation peut être lancée, sans aucune modification génétique sur les fruits.
Le protocole peut paraître aisé, mais il demande beaucoup de technicité. Il y a d’abord un long travail de recherche à effectuer afin de trouver les variétés les plus intéressantes.
Pour cela, les chercheurs consultent des catalogues qui répertorient toutes les variétés ou se rendent directement dans la nature. Une fois les spécimens trouvés, il faut identifier les caractéristiques de la variété dans un de ses gènes.
Tomate FW13 : une recherche de longue haleine
Grâce à l’arrivée du génotypage, il y a une vingtaine d’années, le métier de chercheur a été révolutionné. Ces derniers n’ont désormais plus besoin de faire pousser une variété pour expérimenter ses caractéristiques.
Il suffit de prélever un morceau de la feuille et d’établir un ADN pour voir si la variété dispose de tel gène de couleur, de résistance ou de goût (acidulé, sucré, amer etc.).
Mais, il n’en reste pas moins que les recherches sont longues, et qu’en moyenne il faut entre 10 et 15 ans avant de pouvoir commercialiser le produit.
Pour valider la nouvelle variété de tomate FW13, le produit devra être passé au crible par le groupe d’étude et de contrôle des variétés et des semences (GEVES). Si cette nouvelle variété est « distincte », « homogène » et « stable », elle pourra alors être inscrite au catalogue pour ensuite être commercialisée dans toute l’Europe.
Chaque année, plus de 600 nouvelles variétés sont inscrites au catalogue français, qui en dénombre déjà 9000. Elles sont élaborées par des grands semenciers, mais aussi par des groupes plus modestes ou par la recherche publique. Toutefois, il est à noter qu’une nouvelle variété n’est pas forcément meilleure au goût.
Tomate FW13 : une recherche qui a un coût !
Le semencier suisse Syngenta débourse 1,25 milliard de dollars par an pour la recherche, soit entre 8 et 12 % de son chiffre d’affaires.
Or, le pari est risqué. Comme le souligne Guy Kastler, délégué général du Réseau Semences Paysannes, « les grands semenciers veulent vendre beaucoup de semences aux agriculteurs qui travaillent avec la grande distribution. Or, le goût arrive à maturité, et la maturité, la grande distribution n’en veut pas ».
Alors, quel avenir pour la tomate du futur FW13 ? Et vous, qu’en pensez-vous ? Seriez-vous prêt à consommer une tomate hybride ?
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