De nos jours, les fraises arrivent sur les étals bien avant le début officiel de leur saison en mai, soulevant des interrogations sur leur mode de culture et leur impact écologique. Sont-elles cultivées en pleine terre ou chauffées sous serre ? Il faut dire que trouver la réponse n’est pas très facile.
Opter pour des fraises de saison et locales pourrait réduire significativement l’empreinte carbone du cycle de vie de ce fruit. L’impact environnemental varie en effet grandement selon les méthodes de culture et la provenance.
Éviter les fraises issues de serres chauffées
À l’arrivée du printemps, les consommateurs attentifs à une alimentation durable scrutent avec impatience l’apparition des fraises sur les étals. Cependant, ces fruits rouges juteux font souvent leur apparition un mois avant la période traditionnelle de récolte, qui s’étend de mai à juillet. Cette précocité amène à s’interroger sur les techniques utilisées pour leur culture : sont-elles issues de cultures en pleine terre ou ont-elles bénéficié de techniques telles que l’hydroponie ou l’aéroponie ? De plus, il est fréquent que les serres soient chauffées pour accélérer la maturation des fruits, une pratique qui triple presque l’empreinte carbone comparé à celle des fraises cultivées en plein champ.
L’impact environnemental des fraises ne se limite pas à leur culture. Selon la base de données Agribalyse, l’empreinte carbone d’un kilo de fraises achetées en saison est de 477 d’équivalent CO2, contre 550 g pour celles consommées hors saison. La culture en serre, principalement chauffée au gaz naturel, représente 84 % des émissions de gaz à effet de serre. Les fraises issues de serres chauffées, même en France, ont donc un impact trois fois plus important sur l’environnement que celles cultivées en plein air ou sous abri non chauffé.
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Fraises : certains labels sont plus exigeants que d’autres
Il faut aussi garder à l’esprit que la méthode de culture hors-sol, notamment celle qui utilise des serres chauffées, contribue à l’appauvrissement biologique des sols et à leur imperméabilisation, ce qui augmente le ruissellement des eaux pluviales (au lieu de l’absorption). Mais cela signifie-t-il que pour manger des fraises en avril, il vaut mieux opter pour celles importées d’Espagne, où elles ne sont pas cultivées sous serres chauffées ? La réponse est « non » : il faut savoir que le transport représente 15 % de l’empreinte carbone d’une fraise. En plus, en Espagne l’eau est plus rare, l’impact sur les nappes phréatiques est donc plus élevé.
Alors, comment un consommateur peut-il se repérer pour trouver les fraises à l’impact environnemental le moins élevé ? Selon l’UFC-Que Choisir, le meilleur label est « Nature et Progrès » : à moins que la culture sous serre (chauffée ou non) soit clairement indiquée sur l’étiquetage, vous pouvez être sûrs que ces fraises ont été cultivées en pleine terre. Le label « Fraise de Nîmes » garantit une culture en pleine terre et interdit de chauffer l’abri, si celui-ci est utilisé. Enfin, le label « Fraise du Périgord » garantit une culture en pleine terre mais n’interdit pas le recours aux abris chauffés.
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