Face à la prolifération des sangliers dans les forêts de Dordogne et aux dégâts causés, le département souhaite réintroduire son prédateur naturel : le lynx
Le nombre de sangliers augmente rapidement depuis quelques années en Dordogne. Le département vient de les classer dans la catégorie des « nuisibles » pour autoriser les chasseurs à effectuer des battues. Certains sont contre cette décision et souhaitent, à la place, réintroduire le prédateur naturel du marcassin : le lynx.
Les sangliers deviennent « nuisibles » en Dordogne
Si les sangliers ne sont pas les bienvenus c’est parce qu’ils pullulent et causent des dégâts considérables dans les forêts et sur les terres agricoles. Lorsqu’ils arrivent en compagnie de 20 ou 30 spécimens, pas grand chose ne leur résiste. Ils sont de moins en moins sauvages, et entrent parfois dans les jardins pour chercher leur nourriture dans les poubelles. Les sangliers représentent également un danger pour la population lorsqu’ils traversent les routes ou que la mère charge pour défendre ses petits marcassins.
La Dordogne a, par conséquent, décidé de passer cette espèce dans la catégorie des nuisibles. Ainsi, les battues seront autorisées pour les chasseurs jusqu’au 31 mars et plus seulement lorsque la chasse est ouverte. Mais cette décision ne réjouit pas Gérard Charollois, écologiste, qui préférerait voir la réintroduction du lynx.
Le lynx, prédateur naturel des cervidés
Pour le président de « Convention vie et nature », les chasseurs sont responsables de cette situation. En effet, lorsqu’ils les nourrissent en disposant de la nourriture dans la forêt ou encore quand ils font de l’élevage puis des lâchers de sanglier, ils participent à cette prolifération. D’autre part, l’urbanisation galopante a réduit l’habitat naturel de ces bêtes qui se retrouvent à l’étroit dans leurs petites parcelles de forêt et vont chercher leur nourriture ailleurs – dans les champs de maïs par exemple.
Faute de loup, le meilleur prédateur des sangliers est le lynx. Ce félin chasse les marcassins pour se nourrir. Ainsi, au lieu d’organiser des battues, la nature retrouverait une part de son équilibre naturel et le lynx reprendrait sa place dans la chaîne alimentaire. Une solution adoptée depuis peu en Angleterre.
NB : Si la prédation du lynx sur les marcassins est effectivement « possible », elle reste néanmoins anecdotique (1 ou 2 marcassins par an et par lynx), plus sur un hasard de rencontre et uniquement si le lynx a vraiment faim ce qui est peu probable en France vu l’état des populations de chevreuils (qu’il chasse à raison de 1 par semaine).