Extension de l’aéroport Roissy-Charles de Gaulle : la colère des défenseurs de l’environnement

Plusieurs associations dénoncent la construction d’un nouveau terminal à l’aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle qu’ils pensent être une incohérence climatique.

Rédigé par Aurélie Giraud, le 27 Oct 2019, à 8 h 50 min
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Le futur terminal 4 de l’aéroport Roissy-Charles de Gaulle est loin d’être bien accueilli. L’aéroport de Paris qui souhaite accroître sa capacité d’accueil des voyageurs, bientôt saturée, va dans le même temps accroître le trafic aérien, mais aussi ses émissions de CO2. Les associations environnementales réclament l’arrêt du projet.

Aéroport Roissy-Charles de Gaulle – 40 millions de passagers en plus en 2037

Le projet de construction d’un quatrième terminal dans l’aéroport parisien doit permettre de désengorger les autres terminaux et d’accueillir plus de voyageurs. En 2037, le trafic aérien pourrait passer de 1.300 à 1.800 passages d’avions par jour en moyenne.

Pour rester l’un des principaux hubs aéroportuaires mondiaux, le terminal T4 de l’aéroport Paris-Charles de Gaulle devrait accueillir à l’horizon 2037, 40 millions de voyageurs en plus par an. L’aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle passera ainsi de 70 à 110 millions de voyageurs par an. Cela équivaut à intégrer l’aéroport d’Orly à celui de Roissy.

Le terminal comprend la construction de plusieurs bâtiments, d’aires de stationnement et de voies de circulation d’avions. Un tout nouveau réseau de transports sera également créé afin d’assurer un accès fluide à l’aéroport trop souvent saturé. De plus, un réseau cyclable est également prévu pour relier les villes environnantes. En tout, le coût de ce projet titanesque est estimé entre 7 et 9 milliards d’euros pour 167 hectares.

Un nouveau terminal écolo à Roissy-Charles de Gaulle

Le groupe ADP (Aéroports de Paris) qui financera ce chantier souhaite réaliser une plateforme durable. Le terminal limitera sa consommation d’énergie en laissant entrer la lumière et l’air. Un effort sera fait sur la végétalisation de ce nouvel espace. ADP s’est engagé à respecter plusieurs mesures pour réduire son impact environnemental.

Le groupe a annoncé se fixer l’ambition zéro déchets sur le T4. Il a également promis d’atteindre la neutralité carbone en 2030 et le zéro émission nette en 2050.

aéroport écolo Roissy

ADP (Aéroports de Paris) s’engage à respecter l’environnement © Bonne journée photo

Lire aussi : À l’aéroport de Roissy aussi, on protège la biodiversité

Concernant le trafic aérien et la qualité de l’air, le Groupe ADP s’est engagé à limiter les émissions de son activité interne telle que la production d’énergie, mais aussi celle de son activité externe comme notamment les émissions des avions et des véhicules en escale qui devraient peu à peu être électriques.

ADP a également indiquer qu’il reboisera la forêt de Montmorency l’année prochaine. Pour certains, ces efforts en faveur de l’environnement s’apparentent à une bonne communication pour éviter au terminal la même fin que Notre-Dame-des-Landes.

Une incohérence climatique pour les associations et les riverains

Au-delà du bruit, principal ennemi des riverains, douze associations environnementales et locales, dont France nature environnement, Amis de la Terre et TaCa Agir pour le climat, ont protesté contre la construction de ce terminal pour des raisons écologiques. Dans une tribune,  elles dénoncent, « Le projet de terminal 4 à Roissy Charles de Gaulle n’est pas cohérent avec les engagements de la France ». Ce collectif d’associations s’oppose à l’extension de l’aéroport « au nom de l’incohérence climatique ».

Avec 500 avions en plus chaque jour, le T4 va également accroître considérablement ses émissions de CO2. Selon les associations, le trafic supplémentaire ajouterait 12 Mt d’équivalent CO2 aux émissions annuelles de la France d’ici 2037.

Elles indiquent : « pour atteindre l’objectif de neutralité carbone que s’est fixé le pays pour 2050, il ne faudra pas émettre plus de 100 Mt d’équivalent CO2 en 2037 ». Le trafic du terminal 4 représenterait déjà 12 % des émissions autorisées pour l’hexagone et 35 % pour l’aéroport Roissy. Ce projet donc est en totale contradiction avec les objectifs de l’accord sur le climat de Paris.

La CNDP (Commission national du débat public), dont le rôle est de faire respecter la mise en place des procédures de démocratie participative prévues par la loi, a préconisé que le gouvernement détaille comment l’évolution du trafic pourra s’inscrire dans le respect des engagements internationaux de la France dans la lutte contre le changement climatique. Pour obtenir son autorisation environnementale, ADP devrait déposer, d’ici la fin de l’année, un dossier précisant les impacts environnementaux de ce nouveau terminal.

Consulter la tribune des associations de défenses de l’environnement ici.

Illustration bannière : Aéroport Roissy Charles de Gaulle Paris © Pack-Shot / Shutterstock

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2 commentaires Donnez votre avis
  1. J’ai connu Roissy en France alors petite commune au milieu de champs de betteraves, il n’y avait rien d’autre, parfait pour isoler un aérodrome.
    Ce sont les gens qui son venus construire sous les pistes, aujourd’hui ils sont très nombreux, et se plaignent des avions. Que sont ils venus faire là ? Non, ils ne travaillent pas tous à Roissy !

  2. Bonjour,

    En quoi pouvons nous être étonnés. Notre Dame des Landes ne s’est pas fait mais l’aéroport Nantes Atlantique agrandit ses pistes sur une partie des zones protégées Natura 2000.
    Ou y’a du fric y’a pas de gêne… La planète peut brûler ce n’est pas leur souci.Le GIEC, ils s’en contrebalancent, ils, les dirigeants, les marchés financiers et tous ceux qui brassent de l’argent fictif car vous savez comme moi qu’aucune banque n’est en capacitée de sortir des millions en billets.Comme dit L’auteur F.Vargas il y a EUX et nous. A nous de faire comme on peut pour enrayer ce système. Comment : ne plus prendre l’avion pour son plaisir de voyager. Utiliser d’autre mode de déplacement et peut-être que partir moins loin n’est pas si mal.

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