Les idées reçues ont la vie dure. La majorité des Français est convaincu que la déforestation touche aussi leur pays et que les forêts reculent dans l’Hexagone. Pourtant, c’est faux ! La surface boisée actuelle est deux fois plus grande que celle de 1850 !
Trop de forêts en perspective ?
La question est bizarre mais pas idiote. Car les arbres poussent surtout sur les terres agricoles délaissées, et occupent ainsi des sols riches et cultivables.
La forêt française n’a jamais été aussi vaste
Et oui, la forêt française n’a jamais été aussi vaste depuis le moyen-âge. Elle occupe actuellement 28 % du territoire (soit 15,5 millions d’hectares) ! Et cette surface n’est pas figée, car la forêt s’accroît en moyenne de 82 000 hectares chaque année.
Le revers de la médaille, c’est que selon l’IFEN (qui fournit ses statistiques au ministère de l’environnement), 600 000 hectares de prairie ont disparus entre 1993 et 2003. De plus, les forêts françaises ont une biodiversité assez limitée avec seulement 5,2 espèces d’arbres en moyenne. Ce sont trop souvent des frênes, des châtaignier, des chênes, des charmes, des hêtres, des pins maritimes ou sylvestres qui sont plantés au détriment des nombreuses autres essences possibles.
La forêt française gagne du terrain
Sur cette carte, les forêts sont en vert foncé
Les départements les plus boisés de France sont La Gironde, les Landes, la Dordogne, la Côte d’Or, les Alpes de Haute Provence et le Var dont la surface boisée dépassent 900 000 hectares en 2006. Le phénomène n’est pas que Français : en Italie, en Espagne les forêts avancent également.
La forêt française : une structure unique
Représentant plus du quart du territoire français, la forêt est un des domaines forestiers les plus vastes de l’Union Européenne (3ème rang). La récolte de bois est inférieure à la production biologique de la forêt, la filière utilisant 60 % de sa croissance annuelle. La forêt française ne cesse donc de se développer.
Lieu de promenade ou de vie, la forêt génère aussi une activité économique importante. Selon l’ONF, le secteur du bois emploie 425 000 personnes en France pour un chiffre d’affaires de 60 milliards €chaque année.
Très diversifiée, dotée de 136 essences différentes, la forêt française est le 1er producteur européen de chêne, de hêtre et de peuplier. Elle offre également une large gamme de bois dits précieux (merisier, érable, frêne), bien que sa récolte soit dominée par les résineux : pin maritime, épicéa, douglas, etc. C’est aussi un lieu exceptionnel de biodiversité, abritant un millier d’espèces végétales, une centaine d’espèces de mammifères, une cinquantaine d’espèces d’oiseaux, des milliers d’insectes…
Héritage du Code Napoléon et de sa règle de l’équité dans les successions, le morcellement de la forêt française en fait la particularité, mais aussi un obstacle à la certification de la forêt privée. En France, près des 3/4 de la surface forestière appartient à des propriétaires privés. 3,5 millions de propriétaires se partagent 12 millions d’hectares. Chaque propriétaire privé possède en moyenne moins de 10 ha, morcelés en parcelles bien souvent inférieures à 2 ha. (source : PEFC)