L214 a publié une nouvelle vidéo choc ciblant l’élevage de gibier, notamment de faisans, pour la chasse… dans des conditions atroces.
L’association de défense des animaux L214 a une nouvelle fois frappé avec une vidéo qui n’a pas manqué de scandaliser les internautes. Cette fois, c’est la pratique de l’élevage de gibier pour la chasse qui est dans son collimateur. Et L214 ne dénonce pas n’importe qui : Gibovendée, géant de cette industrie particulière basée à Missé, dans les Deux-Sèvres.
Des animaux élevés pour être tués par les chasseurs
Le principe du gibier pour la chasse est un peu le même que celui de l’élevage de poissons pour la pêche : le gibier est élevé pour ensuite être relâché dans la nature afin qu’il puisse être tiré par les chasseurs.
Une pratique que L214 appelle à interdire alors que, selon les propos de l’association dans son communiqué de presse(1), « 9 faisans sur 10 tués à la chasse sont issus d’élevages. Généralement lâchés quelques jours ou quelques heures avant les tirs, 80 % d’entre eux meurent dans les premières 48 h : 50 % d’entre eux sont tués par les chasseurs, 30 % sont prédatés ».
Mais ce sont surtout les conditions d’élevage qui sont dénoncées dans cette vidéo par le naturaliste Pierre Rigaux et l’association L214 : des oiseaux reproducteurs « maintenus dans des centaines de cages grillagées qui s’étendent à perte de vue », décrit l’association ; « cette promiscuité forcée rend les agressions inévitables : pour en limiter la gravité, un couvre-bec ou un anneau est fixé sur les becs ».
Sébastien Arsac, porte-parole de L214, estime : « On retrouve les images très classiques des élevages de masse : des animaux encagés, d’autres qui grandissent entassés dans l’obscurité pendant une partie de leur vie. Après un passage en volière, ces animaux sont lâchés, complètement inadaptés à un milieu qui leur est inconnu, sans savoir se débrouiller seul, avec une horde de chasseurs à leurs trousses ».
« Barrons la route à l’industrie de la chasse » – signer la pétition de L214 ici.
Une vidéo à charge et pas objective selon Gibovendée
À la suite de la publication de cette vidéo difficile à regarder, France 3 Nouvelle Aquitaine(2) a contacté Denis Bourasseau, président de la société Gibovendée.
Il estime que la vidéo fait des amalgames, notamment « entre les images qui montrent des animaux qui sont dans des pondoirs (et qui sont en fin de ponte saisonnière) et qui n’ont pas du tout objectif d’être relâchés dans la nature et les autres animaux qui sont sur plusieurs dizaines d’hectares (avec des grandes volières, et de la culture à gibier dans les volières) ».
L’entreprise, qui juge que « le côté partisan de ce film ne montre évidemment pas ces autres animaux, dans des volières, installées sur de très nombreux hectares », a également déposé une plainte pour violation de propriété privée et intrusion dans un bâtiment fermé à clé à l’encontre de L214.
Illustration bannière : 9 faisans sur 10 tués à la chasse proviennent d’élevages © Sébastien Arsac via Flikr