Les défis environnementaux auxquels notre société est aujourd’hui confrontée poussent à agir de façon concertée et cohérente.
Pourtant, selon Catherine Charlot-Valdieu et Philippe Outrequin, auteurs de « L’urbanisme durable« , en France, l’éco-quartier reflèterait trop souvent la vitrine éco-responsable d’une municipalité, plutôt qu’un véritable changement des pratiques d’aménagement et d’urbanisme.
Ecoquartier = urbanisme humain et durable
Ils soulignent également le danger de voir ces zones « durables » s’affirmer comme « réserves à bobos » déconnectées de la réalité urbaine.
En considérant 100 projets d’éco-quartiers français, 4 « défauts » ont été constatés :
- Le manque d’approche systémique,
- La conception d’ilôts écologiques au sein d’une ville, où est négligé le rapport au reste de la ville,
- La concentration des démarches écoresponsables sur l’habitat neuf, alors que la rénovation urbaine devrait être prise en compte,
- L’attention particulière portée à l’esthétique, faiblesse de l’expertise en ingéniérie (une ancienne lacune des architectes français).
Ecoquartiers, les principes à respecter
Rappelons que la réalisation d’un éco-quartier a pour finalité de suggérer des logements pour tous dans un cadre de vie de qualité tout en limitant son empreinte écologique. Pour cela, un éco-quartier doit respecter les principes du développement durable.
Ces principes sont :
- Privilégier une gestion responsable des ressources,
- S’intégrer dans la ville existante et le territoire qui l’entoure,
- Contribuer au dynamisme économique,
- Proposer des logements pour tous et de tous types participant au « vivre ensemble » et à la mixité sociale,
- Offrir les outils de concertation nécessaires pour une vision partagée dès la conception du quartier avec les acteurs de l’aménagement et les habitants.
Une démarche participative impliquant l’ensemble des acteurs concernés (services municipaux, habitants, promoteurs, maîtres d’oeuvre) doit être mise en place au travers d’ateliers d’urbanisme, de réunions publiques ou de conférences citoyennes.
Un écoquartier doit être économe de l’espace, respectueux de l’environnement dans le choix des matériaux de construction (matériaux respirants, sans colle, ni solvant et si possible d’origine locale pour limiter les émissions de gaz à effet de serre), et rigoureux dans sa consommation des ressources chaque jour (eau, énergies…).
De plus, les matériaux employés doivent avoir un impact environnemental réduit quant à leur mode de production, de gestion et de destruction.
D’autre part, un éco-quartier doit proposer des modes de production économes en termes d’énergie (bois, éolien, géothermie, solaire, biomasse…).
La consommation des bâtiments en énergie primaire (chauffage, eau chaude sanitaire, électricité…) doit être minimale : environ 50 KWh/m²/an pour un bâtiment à basse consommation, alors qu’en moyenne en France, un logement consomme près de 400 KWh/m²/an.
Il est également indispensable de sensibiliser les habitants au tri sélectif des déchets et de réduire la quantité produite.
Par ailleurs, la récupération des eaux pluviales pour un usage domestique (sanitaires, arrosage, lessives…) contribue à la baisse de la consommation d’eau potable.