Douceur exceptionnelle en France : tout sauf une bonne nouvelle sur le plan climatique

Dans les prochains jours, les Français doivent s’attendre à une hausse anormale des températures, avec des valeurs dépassant de 3 à 5 °C les normales de saison. Cette tendance, symptomatique de changements climatiques inquiétants, s’installe après la tempête meurtrière Monica.

Rédigé par Anton Kunin, le 13 Mar 2024, à 9 h 35 min

Des prévisions météorologiques annoncent un air printanier en France, avec des températures atteignant et dépassant les 20 °C, particulièrement au sud. Cette douceur, bien que réconfortante, soulève des questions sur les conséquences à long terme du dérèglement climatique.

Des anomalies météorologiques signes d’un dérèglement climatique mondial

En cette période post-tempête Monica, la France accueille une douceur remarquable, signe d’un changement climatique profond et préoccupant. Les prévisions pour les prochains jours annoncent des températures excédant les normales saisonnières de 3 à 5 °C. Dès le mercredi 13 mars 2024, un air de printemps souffle sur le pays, avec des valeurs maximales sensiblement en hausse : 13 à 15 degrés dans le nord et jusqu’à 21 degrés dans le sud. Ce réchauffement, annonciateur d’un bien-être immédiat, cache une réalité climatique plus sombre.

Selon le météorologue Yann Amice, interviewé par Actu.fr, l’origine de cette douceur inhabituelle est double : le déplacement de la dépression Monica vers l’est et l’influence d’un anticyclone espagnol. Ces conditions météorologiques exceptionnelles, prévues pour durer au moins jusqu’au 17 mars 2024, ne manquent pas de soulever des interrogations. En effet, les épisodes de douceur prolongée, désormais plus fréquents, sont le reflet d’un dérèglement climatique mondial. L’hiver doux presque constant et les records de température des trois derniers mois sont des signaux alarmants, accentués par les effets d’El Niño, phénomène climatique exacerbé par le réchauffement climatique.

La dépression Monica exacerbée par des températures élevées

Le deuxième volet de cette tendance météorologique concerne les conséquences directes sur les phénomènes météorologiques extrêmes, comme l’a été la tempête Monica. Amplifiée par des températures océaniques record, elle témoigne de l’intensification des événements météorologiques sous l’influence du changement climatique. Les scientifiques de l’institut Pierre-Simon Laplace soulignent que ces conditions anormalement chaudes ont fourni le « carburant » nécessaire à l’intensification de Monica, marquant une évolution inquiétante des tempêtes en Méditerranée.

Cet épisode météorologique s’inscrit dans un contexte européen particulièrement vulnérable au réchauffement climatique. Selon l’Agence européenne pour l’environnement (AEE), l’Europe est le continent se réchauffant le plus rapidement, confronté à une urgence climatique à laquelle la société n’est pas suffisamment préparée. La multiplication des phénomènes extrêmes – canicules, sécheresses, incendies, inondations – est un avertissement clair que les changements climatiques actuels dépassent les prévisions les plus pessimistes et menacent directement la stabilité environnementale, économique et sociale du continent.