Initialement réservé à des pathologies infantiles extrêmement ciblées, la diète cétogène est en train de devenir un phénomène de mode, à tort ou à raison.
La diète cétogène : un traitement avant tout spécifique
Le régime cétogène est prescrit à des enfants épileptiques afin de leur apporter une meilleure qualité de vie en réduisant leurs crises. Son principe, simple en apparence, demande une organisation rigoureuse et un soin tout particulier apporté à la composition des repas.
La ration énergétique doit en effet être répartie en 80 % de lipides, 15 % de protéines et seulement 5 % de glucides. Basé sur l’utilisation des corps cétoniques issus de la dégradation des acides gras comme principale source d’énergie, il aurait des effets positifs sur la survenue des crises épileptiques.
Détournée de son but, la diète cétogène devient une arme anti-kilos
Depuis quelques années, on assiste à l’émergence de la diète cétogène comme un nouveau régime à la mode.
Ne rencontrant que peu d’adhésion de par son manque d’attrait et la place prépondérante qu’il donne aux graisses dans notre assiette, qui incite à la méfiance, il semble pourtant, selon certaines études, parvenir à ses fins en faisant maigrir – et ce de manière plus efficace que d’autres régimes réduits en gras ! – ses adeptes.
D’autres allégations en cours d’étude
On prête, en outre, à la diète cétogène une action contre les pathologies neurodégénératives, comme la maladie d’Alzheimer. Elle pourrait aussi s’avérer une diététique de fond dans la lutte contre certains cancers.
Un exemple à suivre… ou pas
Malgré ses effets incontestables sur l’épilepsie et ceux, encourageants, sur les maladies neurocognitives, le régime cétogène n’en demeure pas moins extrêmement éprouvant pour le corps – et potentiellement dangereux.
Les corps cétoniques sont des composés toxiques pour l’organisme, qui apparaissent seulement en cas de jeûne prolongé, lorsque les cellules n’ont plus accès à leur substrat de choix : le glucose, mis en réserve dans le foie et les muscles sous forme de glycogène.
D’autre part, la diète cétogène oblige à un apport lipidique considérable, bien au-delà des 35 % des Apports Energétiques Recommandés. Même en voulant favoriser au maximum les bonnes graisses – sous forme d’acides gras insaturés – il devient vite évident qu’il faut être un diététicien confirmé pour s’assurer de respecter le ratio 5 – 1 entre les omégas 6 et 3.
D’autre part, il est certain que pour ne pas se lasser, on risque tout de même d’accorder une bonne part aux graisses d’origine animale. Le manque de fruits et de légumes frais pose encore problème pour leur teneur en fibres et en oligoéléments indispensables (vitamines et minéraux).
Dans tous les cas, ce régime doit se faire accompagné d’un diététicien spécialiste qui orientera judicieusement les choix alimentaires.