Suite de notre série sur la science et l’environnement avec un projet de dépollution qui utilise la nature pour corriger les dommages causés par l’homme … à la nature. Afin de lutter contre les dioxines présentes dans les sols constituant un véritable danger pour la santé des consommateurs, un nouveau programme de lutte a été mis en place pour la première fois dans le monde à Halluin, près de Lille. L’idée est d’utiliser des champignons microscopiques pour dépolluer les zones contaminées.
La dépollution de l’environnement avec des champignons
En 1998, l’incinérateur d’Halluin dans le Nord avait été la cause d’une forte pollution aux dioxines. 13 ans plus tard, un projet de recherche est engagé pour éliminer cette pollution des sols par phytoremédiation : il s’agit d’utiliser les champignons du sols pour biodégrader les dioxines.
La phytoépuration, comment ça marche ?
La phytoremédiation oou phytoépuration consiste à dépolluer les sols contaminés par les pesticides, les métaux et métalloïdes, les explosifs, les solvants, du pétrole ou du plastique, voire les radionucléides. Si on utilise des champignons, on parle de mycoremédiation.
Les champignons utilisés à Halluin sont des telluriques saprotrophes et arbusculaires mycorhiziens.
« Nous sommes volontaires pour cette expérimentation »
Le président de l’association Halluin 3R et maire de la commune, Jean-Luc Deroo, se penche au sein de son association sur les solutions naturelles adaptables aux problèmes de contaminations du ol, en cherchant à n’utiliser que des techniques naturelles. « À Halluin, nous sommes volontaires pour cette expérimentation alors que nous avons subi les conséquences économiques énormes de la pollution aux dioxines avec la fermeture d’exploitations agricoles ».
Restaurer les sols contaminés par l’ancien incinérateur grâce à des champignons naturellement présents dans le sol. L’ancienne ferme qui jouxte le centre de tri de Triselec, à Halluin, près de Lille © Triselec
La pollution à la dioxine, provoquée par la disposition d’incinérateurs depuis 1968, demeure dans les sols malgré l’installation d’ANTARES, nouveau centre de valorisation énergétique des déchets de Lille dont le rejet des fumées est soigneusement contrôlé. Il est donc nécessaire de purifier les sols agricoles de ces dioxines néfastes à la santé.