Depuis l’été, le cours moyen du baril de pétrole Brent chute considérablement, passant de 82,2€ en juin à 68,9€ en octobre, chute qui se poursuit actuellement. Du jamais vu depuis la période juillet-octobre de 2010, après trois ans de fluctuations dans l’intervalle des 100 à 120$ le baril de pétrole Brent. Mais que se cache-t-il réellement derrière cette apparente bonne nouvelle ?
Quelles conséquences de la baisse du pétrole sur l’économie mondiale ?
La baisse du cours du pétrole est d’autant plus vertigineuse en dollars, passant de 111,8$ en juin à 66$ début décembre… Cette véritable dégringolade s’explique par la baisse de la consommation notamment en Chine, au Brésil en Inde, et par la montée du dollar qui entraîne nécessairement une baisse du prix. La forte production d’hydrocarbures non-conventionnels issus de l’exploitation du pétrole de schiste américain (4 millions de baril/jour) et des sables bitumineux canadiens viennent de surcroit concurrencer les parts de marché des membres de l’OPEP.
L’Organisation des Pays Producteurs de Pétrole menée par l’Arabie Saoudite, a annoncé le 27 novembre dernier sa volonté de reconduire son plafond journalier de production de 30 millions de barils. Une décision favorisant un peu plus la chute actuelle des cours du pétrole.
Cette annonce intervient alors que les États-Unis n’ont jamais été aussi proches d’exporter leurs huiles de schistes grâce à la fracturation hydraulique. Et plus le prix du baril sera faible moins les Américains auront intérêt à exporter leur huile, de même pour la Russie et son gaz.
Un risque à moyen ou long terme
Ce refus intervient alors que les prix faibles du baril pèsent déjà fortement sur l’industrie parapétrolière. En effet pour les grands groupes pétroliers l’impact de la baisse des prix peut être facilement compensée par une réduction des investissements de prospection et de recherche.
Cette baisse d’investissements comporte un deuxième risque à moyen ou long terme en menaçant la découverte de nouvelles sources d’or noir pour répondre à notre demande à venir. Ce qui laisserait entrevoir l’épuisement des ressources pétrolières de part le monde accompagnée d’une hausse du prix du pétrole.
Déjà des effets
En France l’industrie parapétrolière est moins menacée dans l’immédiat grâce à la baisse de la valeur du dollar, mais en Angleterre BP en ressent déjà les effets.
Selon le dernier rapport de l’Agence Internationale de l’Énergie, les répercussions de telles fluctuations du prix du pétrole ne menacent pas seulement le secteur pétrolier, mais l’économie mondiale toute entière. C’est pourquoi la communauté internationale et les multinationales se mobilisent et investissent chaque jour un peu plus dans les énergies alternatives et des modes de transports plus respectueux de l’environnement afin de limiter leur dépendance aux importations d’hydrocarbures et d’augmenter leur indépendance énergétique grâce aux énergies renouvelables qui peuvent être produites localement.
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Article réalisé pour la lettre « Transport et Mobilité durables » éditée par consoGlobe et Planète-Verte :
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