Les nanoparticules au menu des organismes marins
Les nanoparticules ont été introduites dans les cosmétiques sans qu’aucune étude ne vienne vérifier leur innocuité, en eau douce ou salée.
Des premières études montrent pourtant que leur présence perturbe les organismes aquatiques. L’université de Wageningen a ainsi démontré que le comportement alimentaire et la reproduction des moules étaient perturbés.
Les tueurs de plancton
Il est difficile de généraliser étant donné que les conséquences seront différentes d’un organisme à l’autre. Néanmoins il est important de se rappeler que les nanoparticules peuvent franchir des barrières biologiques vu leur petite taille. Difficile donc d’exclure tout risque, selon l’Agence nationale de sécurité sanitaire en 2010. En attendant, les nanoparticules sont encore là et ont déjà des conséquences très concrètes sur la reproduction des poissons : certains donnent naissance à des bébés hermaphrodites et/ou ne pouvant se reproduire.
Une autre étude menée en 2010 montrait que le dioxyde de titane (TiO2) et l’oxyde de zinc (ZnO) tuent le plancton. Or le phytoplancton est nécessaire à notre survie, produisant entre 50 et 90 % de l’oxygène de la Terre. Depuis 1950, 40 % du phytoplancton ont déjà disparu.
Crème solaire, un danger pour le corail
La crème solaire est également un poison pour le corail.Outre le dioxyde de titane et l’oxyde de zinc, d’autres substances ont des effets concrets sur l’environnement marin. Il s’agit de l’Octyl-méthoxycinnamate (OMC), de l’Oxybenzone (BP-3) et du 4-méthylbenzylidène camphre (4-MBC), dont nous avons détaillé les effets dans le premier article sur les substances cachées dans les crèmes solaires.
Blanchissement du corail : réchauffement climatique et/ou crème solaire ?
Ces composants chimiques se retrouvent également dans l’océan et même à faible concentration tuent le corail en 96 heures. On s’est aperçu depuis quelques années que le blanchissement du corail s’était accéléré très fortement avec le développement du tourisme venant visiter les barrières de corail, du Belize et la Grande Barrière de corail australienne. Ce n’est pas la seule raison mais elle explique en grande partie que le problème ait pris une telle ampleur.
Environmental Health Perspectives a ainsi publié un article en 2008 parlant clairement de la question. Une étude a étudié l’impact direct des substances chimiques suspectes, qui contiennent des hormones agissant notamment sur les coraux, qu’ils tuent. Sachant qu’on retrouve ces produits chimiques dans les rivières et les eaux salées, il semble urgent de cesser de les utiliser, pour le bien-être des écosystèmes et notre santé.
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illustration : © CC, Nongbri Family Pix