Une mission guyanaise part explorer le 7ème continent, cette gigantesque plaque formée par des tonnes de déchets et qui flotte en plein océan Pacifique…
Patrick Deixonne, et son équipage se préparent pour une mission : celle d’explorer le 7ème continent, afin de sensibiliser le plus grand nombre à cette catastrophe environnementale qu’est la pollution des océans.
Des tonnes de plastique à la dérive
© Chris Jordan
Le 7ème continent regroupe deux zones baptisées « plaque de déchets du Pacifique est » (Eastern Pacific Garbage Patches) et « plaque de déchets du Pacifique ouest » (Western Pacific Garbage Patches).
Ces 2 zones forment ce que l’on nomme le 7ème continent. Cette poubelle géante, grande comme 6 fois la France, flotte entre les côtes d’Hawaï et de l’Amérique du Nord.
Ce sont des millions de tonnes de détritus produits par les activités humaines qui tourbillonnent sous l’effet d’un puissant vortex formant un « iceberg » de déchets s’étendant sur 3,43 millions de kilomètres carrés, soit 3 fois plus que dans les années 1990 !
La plaque atteint à certains endroits une épaisseur de 30 m et comptabilise 750 000 débris par km² ; son poids est estimé à 3,5 millions de tonnes… Et comme elle flotte dans une zone peu fréquentée que ce soit par la marine marchande ou par le tourisme, la Communauté Internationale semble fermer les yeux sur cette catastrophe écologique.
Un danger mortel pour la faune et la flore
Les débris essentiellement en plastique se dégradent lentement : entre 100 et 1000 ans. Ceux-ci représentent un danger mortel pour la faune et la flore marines, qui les ingèrent et étouffent, ou sont victimes d’occlusions intestinales. 267 espèces sont concernées et menacées par le phénomène.
La mission septième continent
La mission Septième continent s’inscrit dans une démarche exploratoire et vise notamment à apporter aux sceptiques et aux autres des preuves matérielles de l’existence de ces nombreux détritus dans la zone du pacifique Nord. Première française du genre, elle emboîtera le pas de 2 missions américaines réalisées en 2006 et 2009.
Pendant 6 semaines, l’équipe réalisera un documentaire dont l’objectif est de sensibiliser sur la phénomène de pollution des océans.
La pollution des océans, peut être moins médiatisée que celle des littoraux, a pourtant des conséquences désastreuses pour tous. Les océans recouvrant les 2/3 de notre planète abritent d’immenses « prairies de plancton » et autres micro-organismes. Ces derniers constituent, par leur activité photosynthétique, une énorme pompe à oxygène, absorbant ainsi plus de la moitié du CO2 produit sur Terre. Ces prairies sont directement menacées par cette invasion massive de déchets plastique dont nous sommes responsables.
L’OSL (Ocean Scientific Logistic) estime que si aucune mesure n’est prise, dans 20 ans à peine, le 7ème continent aura la taille de toute l’Europe.
L’équipage guyanais va ainsi se rendre sur place, à bord d’un voilier – une goélette des années 1930 – équipé d’une balise Argos pour que le grand public puisse les suivre à chaque instant dans l’évolution de leur mission. Ils gagneront le secteur où la concentration de microparticules est la plus forte. Des bouées équipées d’un capteur conçu par les étudiants de l’ICAM de Toulouse en partenariat avec le Cnes (Centre national d’études spatiales) permettront de collecter des données précises sur les mouvements des courants, mais aussi sur la salinité des eaux, la concentration en plastique, etc. L’équipage effectuera également des prélèvements. A leur retour, Patrick Deixonne et son équipe réaliseront une série de conférences dans les lycées.
Pour suivre la mission : septiemecontinent.com
Départ : le 2 mai
Durée : 6 semaines dont 1 mois en mer
Membres de l’équipage :
Patrick Deixonne / chef de mission et skipper professionnel
Sean Palamy / Caméraman – Monteur – Photographe
Alain Dupont / Navigateur – Plongeur
Georges Grépin / Coordinateur scientifique
Image à la une © Surfrider Foundation Australia
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