Compensation carbone, une bonne idée ?

Rédigé par Aurore, le 1 May 2012, à 18 h 00 min
Compensation carbone, une bonne idée ?
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Certaines entreprises et individus se demandent encore ce qu’il est possible de faire pour limiter l’impact de leur activité sur l’environnement. Une réponses réside en la Compensation carbone. Mais l’approche fait polémique. Est-ce simplement une approche à la mode ou une réelle bonne idée ? Débat.

 

Les pour Les contre
  • Enclencher la démarche « Bilan Carbone » et prendre conscience de l’impact de son mode de vie.
  • Payer pour se déculpabiliser d’avoir un mode de vie polluant, en totale inadéquétation avec les préoccupations environnementales actuelles.
  • Soutenir des projets de compensation, de capture et stockage du carbone.
  • Le « prix » de tonne carbone varie en fonction des organismes de compensation. Incertitude quant à la réelle compensation de son bilan carbone.
  • Compenser un mode de vie polluant et adopter les gestes qui allégeront la facture.
  • Renvoye l’image de « bonne conscience environnementale » alors que certains pourraient y voir l’opportunité de « payer pour toujours polluer »

 

Compensation carbone : qu’est ce que c’est ?

Le processus de compensation carbone est assez simple. Vous êtes un particulier ou une entreprise et vous souhaitez lutter contre vos émissions de gaz à effet de serre ? Alors les programmes de compensation carbone sont peut-être faits pour vous.

L’effet de serre expliqué

Compensation, la marche à suivre
Une fois que vous connaissez votre volume d’émissions, vous pouvez alors investir, en achetant des crédits carbone, dans des projets d’efficacité énergétique, de reforestation ou de soutien aux énergies renouvelables, souvent portés par des ONG. Calculez votre bilan carbone sur l’année ou sur l’une de vos activités (vos trajets en voiture par exemple ou un voyage en avion). Une fois ce bilan effectué, étudiez votre situation carbone et changez d’abord vos habitudes pour réduire votre bilan carbone.

Compost

Ces projets de  compensation, de capture et stockage du carbone peuvent être de diverses natures, comme la promotion du compostage de déchets organiques à Madagascar, des réservoirs à Biogaz et Vermicompost en Inde, des fours solaires au Pérou (proposés par actioncarbone.org) ou encore une installation géothermique au Guatemala (Climatmundi).

L’objectif est d’arriver à un bilan complètement neutre entre les émissions dont vous êtes responsables et celles qui sont compensées.

Les crédits carbone et la compensation carbone en France

Quatre organismes français de rachat des GES ont signé la Charte de l’Ademe, se partageant d’ailleurs l’essentiel du marché depuis 2005 :
  1. L’association CO2 Solidaire lancée par le Geres (Groupe énergies renouvelables, environnement et solidarités) propose de financer des projets dans des pays du Sud (Cambodge, Maroc, Afghanistan, Inde) dont elle est elle-même l’initiatrice.
  2. L’association Action carbone créée Y . Arthus-Bertrand (Good Planet) dont les projets concernent la capture de CO2 par la végétation (projet de reforestation, lutte contre la déforestation…) ou les énergies renouvelables dans les pays du Sud.
  3. L’entreprise Climat Mundi qui a la particularité de vendre des certificats de réduction d’émissions de CO2 sous forme de chèques cadeau ! Les projets qu’elle soutient concernent les énergies renouvelables (petite hydraulique en Chine et au Mexique) et la lutte contre la désertification (Erythrée).
  4. L’entreprise EcoAct engagée dans des projets de reforestation en Amérique du Sud ou de construction de chambres froides au Burkina Faso.


Compensation carbone, un système controversé

A priori, la compensation carbone est très bénéfique pour l’environnement. Mais quelques voix s’élèvent contre ce système pourtant apprécié de nombreuses entreprises et même de quelques stars. Car si le principe de la compensation carbone est salué, c’est la démarche qui est critiquée. Il faut savoir que :

  • Les prix de la tonne du CO2 peuvent varier du simple au quadruple. La compensation d’un vol Aller-retour Paris/new-York passe ainsi de 8 à 80 euros selon les opérateurs.
  • La qualité des projets soutenus et leur mode de contrôle manque de transparence et de lisibilité dans certains cas.

*

La suite p.2> Les points faibles de la compensation carbone

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5 commentaires Donnez votre avis
  1. C’est une bien triste vision des choses que de présenter uniquement la compensation carbone sous son angle le plus négatif.
    Pourquoi ne pas mettre en avant tous ses bénéfices ? Si on compense une action néfaste par une autre positive, c’est plutôt bien non ?
    Si on est obligé d’avoir une voiture pour se déplacer mais qu’on fait le choix de consacrer une partie de son budget pour compenser ce déplacement, on va dans le bon sens.
    Et c’est déjà bien mieux que de ne rien faire. Si tous les pollueurs du monde (c’est à dire à peu près tout le monde) donnaient collectivement des milliards à des projets de compensation, ça financerait une grande partie de la transition énergétique.

  2. Je connais également une autre organisation qui propose de la compensation carbone en complément de ceux déjà listés : Vecteur Carbone.
    Par rapport aux remarques qui sont faites sur la compensation carbone et son manque de transparence, il faut savoir que chaque projet possède des labels particuliers garantissant la qualité du projet.
    De plus, il faut également voir la compensation carbone comme une action en faveur des pays en développement et pas uniquement le côté environnemental de la chose. De plus, comme c’est mentionné dans les commentaires, ça n’a rien à voir avec le fait de se racheter une conscience, la compensation est une action volontaire donc il est de toute façon évident que c’est toujours mieux d’agir que de ne rien faire. Même s’il est possible de réduire certaines émissions, il restera toujours des émissions qu’on ne pourra pas supprimer ou diminuer, la compensation est alors le seul moyen à l’heure actuelle.

  3. Bonjour,

    Je me permets de porter à votre connaissance la publication de mes articles sur la compensation des gaz à effet de serre générés par nos voyages, mais pas seulement :
    http://blog.voyages-eco-responsables.org/?p=946

    Il est publié sur le blog de l’association V.V.E. (Voyageurs et Voyagistes Ecoresponsables), et a été repris par le site du Ministère du Tourisme.

    La compensation carbone de toutes nos activités, est un problème complexe, à la fois technique, éthique, psychologique, social, etc.
    Cet article, et le précédent, expliquent le mécanisme, l’organisation du marché de la compensation volontaire, et surtout ces pièges ; en particulier celui de la non validité en la (re)forestation comme outil de compensation. Le premier évoque les modes de calcul.

    Mon blog rassemble d’autres articles de diverses origines qui vont dans le même sens.
    http:// pascal-planeteclimat.blogspot.com

    Je ne peux que recommander le petit livre très bien fait d’Augustin Fragnière « La compensation carbone : illusion ou solution », lequel aborde toutes ces aspects.

    Sous l’angle de la compensation carbone, il pose aussi les questions de la durabilité des modèles du tourisme, mais de toutes les activités humaines, d’aujourd’hui.

    Vos commentaires sont les bienvenus.

    Cordialement,
    Pascal Lluch

  4. Payer pour polluer à la place de gens qui de toute façon ne polluent pas n’a aucun interêt

  5. La meilleure manière de limiter son impact ou l’impact de son activité sur l’environnement est de prendre conscience de la pollution qui se cache derrière chaque objet et pouvoir ainsi opérer un choix éclairé, de réfléchir à sa consommation en limitant les objet superflus et en choisissant soigneusement ceux qui nous sont nécessaires (provenance, mode de production, matériaux qui le composent…).
    A mon sens c’est la seule manière d’aller de l’avant et d’éviter l’effet « indulgences » de notre temps (évoqué en page 2). Je pollue d’un côté et je me rachète de l’autre … en toute bonne conscience!

Moi aussi je donne mon avis