L’activité humaine pollue, c’est ce qu’un rapport universitaire complet et la NASA continuent d’affirmer, chiffres à l’appui.
Ressources naturelles : l’humanité vit à crédit
On a beaucoup parlé ces jours-ci des ressources naturelles à la suite de l’annonce de l’ONG Global Footprint Network : depuis le 19 août, l’humanité a dépassé la biocapacité de la Terre, c’est-à-dire sa capacité à reconstituer ses ressources et absorber déchets et pollution.
L’humanité commence alors à vivre « à crédit » en surexploitant le milieu naturel pour ses activités quotidiennes, que ce soit pour se déplacer, s’alimenter en énergie ou même se nourrir.
Plus de pollution en 2013, pas vraiment une surprise… et bien un problème « humain »
Bien entendu, cela inclut aussi la pollution et notamment le très surveillé CO2, vu comme un des principaux gaz à effets de serre responsables du changement climatique (coucou les climatosceptiques).
Combien ce tonnes de CO2 ?
Parlant CO2 justement, le Global carbon budget 2013 a ajouté un chiffre en début d’année : 40 milliards de tonnes. C’est le CO2 qu’a rejeté l’humanité en 2014. Un chiffre qui n’a cessé de grandir, donc, et qui est bien dû aux activités humaines, selon l’étude menée par Le Quéré et son équipe, parue dans Earth System Science Data, qui concentre les données.
40 milliards de tonnes, c’est beaucoup : c’est plus de 100 fois ce que les volcans rejettent, comme l’explique l’astronome Phil Plait. Par rapport à la taille de l’atmosphère cela reste évidemment « petit » (0,0010 % de l’air terrien), mais le CO2 a la fameuse manie de s’accumuler et c’est alors la concentration qu’il faut examiner : 400 ppm (parts par million), soit 0,04 %. Selon la Courbe Keeling (ci-dessous), on ajoute 2ppm par an :
© Scripps Institute of Oceanography, UC San Diego
Pas de panique, diront certains : on peut encore sauver la Terre, mais qu’on ne se voile pas non plus la face vis à vis des activités humaines.
OCO-2, un programme de la NASA dédié au CO2
La NASA, d’ailleurs, a pris le problème à bras le corps il y a longtemps. Après un premier essai infructueux en 2009, en juillet 2014 elle lançait un nouveau satellite en orbite : The Orbiting Carbon Observatory-2, soit l’Observatoire du Carbone en Orbite 2 (OCO-2).
Le but du satellite : mesurer le niveau de CO2 dans l’air avec une grande précision et ce par région. Le tout rapidement : 24 mesures prises par seconde, soit plus d’un million de relevés par jour, le tout en restant sensible aux nuages, ce qui diminue certes le nombre de mesures utilisables par jour (100.000 néanmoins). Du jamais vu. C’est ainsi qu’ils affirment toujours que le niveau en dioxyde de carbone est bien 150 fois plus élevé qu’au début de l’ère industrielle.
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Sources :
- C. Le Quéré, G. P. Peters, R. J. Andres, R. M. Andrew, T. Boden, P. Ciais, P. Friedlingstein, R. A. Houghton, G. Marland, R. Moriarty, S. Sitch, P. Tans, A. Arneth, A. Arvanitis, D. C. E. Bakker, L. Bopp, J. G. Canadell, L. P. Chini, S. C. Doney, A. Harper, I. Harris, J. I. House, A. K. Jain, S. D. Jones, E. Kato, R. F. Keeling, K. Klein Goldewijk, A. Körtzinger, C. Koven, N. Lefèvre, A. Omar, T. Ono, G.-H. Park, B. Pfeil, B. Poulter, M. R. Raupach, P. Regnier, C. Rödenbeck, S. Saito, J. Schwinger, J. Segschneider, B. D. Stocker, B. Tilbrook, S. van Heuven, N. Viovy, R. Wanninkhof, A. Wiltshire, S. Zaehle, and C. Yue. Global carbon budget 2013. Earth System Science Data, 2013.
- NASA www.nasa.com