Le dépistage du cancer du sein souffre de nombreuses critiques. Un récent rapport préconise la réforme profonde du système actuel.
Le ministère de la Santé vient d’annoncer une réforme profonde du dépistage du cancer du sein. Proposé chaque année à 5 millions de femmes, ce dépistage pourrait être revu et corrigé sous l’impulsion d’un rapport, récemment paru, qui a mis à jour les failles du système actuel.
Le cancer du sein fait 12.000 morts par an
En France, le cancer du sein est un véritable enjeu de santé publique. Cancer le plus répandu, avec plus de 50.000 nouveaux cas par an, il est également le plus meurtrier chez les femmes. En 2015, l’Institut national du cancer (INCa) a recensé 11.913 décès. Pour prévenir ce type de cancer, les Françaises sont encouragées à se prêter à une mammographie tous les deux ans, voire tous les ans pour celles qui sont porteuses d’un risque particulier, entre 50 et 74 ans.
Mammographie pour dépister le cancer du sein © Rhoda Baer (Photographer) [Public domain] via Wikimedia Commons
La communauté médicale critique le surdiagnostic
Lors d’une mammographie, toutes les tumeurs sont décelées. Même les plus petites, même celles qui n’auraient jamais évolué en cancer. Ce surdiagnostic est largement critiqué par une partie du corps médical, en ce qu’il incite à engager des femmes sur le chemin de la chimiothérapie, des rayons, voire même de l’ablation du sein, parfois inutilement. Certaines études affirment que 10 % à 20 % des tumeurs détectées entrent aujourd’hui dans la catégorie du surdiagnostic.
Faut-il alors arrêter d’encourager les femmes à se faire dépister ? En s’appuyant sur le rapport qui lui a été présenté, la ministre de la Santé Marisol Touraine a annoncé que le programme de dépistage ne serait pas forcément interrompu, mais rénové. Pour certaines femmes, qui ne présentent pas de risque particulier, un dépistage régulier, sans recours systématique à la mammographie, pourrait être envisagé, par exemple.