Poursuivons notre tour du monde de l’économie collaborative avec le cas particulier des livres autour desquels se forment de nouvelles pratiques de partage. Au-delà du don ou du troc de livres que consoGlobe vous propose d’ailleurs de pratiquer depuis 2005, c’est le bookcrossing qui retient notre attention aujourd’hui.
Le bookcrossing remet les livres en liberté
Le bookcrossing, aussi appelé BC ou BX, variante du troc ou du don de livres, le bookcrossing est assez amusant, bien que cantonné à des rares quartiers : le bookcrossing est une initiative lancée par et pour des lecteurs enthousiastes de New-York.
Le principe du bookcrossing est simple
Il s’agit de faire circuler des livres en les « relâchant » dans la nature. Des ouvrages, qui ont préalablement été indexés sur Internet, sont «déposés» dans un parc, un jardin, un restaurant (comme le Café Citoyen de Lille par exemple) afin qu’ils changent de mains de manière aléatoire et tournent de lecteurs en lecteurs.
Choisir un lieu public est très important puisque la visibilité du livre permet qu’il soit trouvé plus ou moins vite. Quand un «bookcrosseur» «tombe» sur un ouvrage, il peut l’indiquer sur internet grâce à une étiquette d’identification (s’il y en a une). Mais rien n’est obligatoire, le processus est libre et chaque peut ou non passer par, notamment par l’intermédiaire des sites web passe-livres ou bookcrossing.
Le système est facile à pratiquer ; une personne peut faire du bookcrossing simplement en trouvant un livre et en le redéposant quelque part. Elle peut aussi écrire ses commentaires au crayon et les laisser dans le libre à destination des personnes suivantes. Et prolonger la discussion littéraire sur des forums.
Les nouvelles vies des ouvrages
Ce système permet ainsi à chacun de suivre le chemin de son roman et de savoir qui le lit. Le must : chacun peut lire à son rythme. (bookcrossing.com [1]) L’idée est de tisser un réseau de lecteurs à l’échelle mondiale, selon un concept novateur dans le domaine du livre et de la lecture qui fait voler en éclats un certain nombre de traditions dans le souci d’une autre économie du livre. C’est ce qu’affichent clairement les sites de bookcrossing :
« Notre but, tout simplement, est de faire du monde une bibliothèque ! Le BookCrossing est un moyen d’échange des livres aux proportions infinies, le seul dans son genre. »
« Le but du Passe-Livre est de lire des livres, puis de les “libérer”, c’est à dire de les faire circuler, de voir où ils atterrissent et, si vous en avez envie, de faire connaissance et de rentrer en relation avec d’autres lecteurs-joueurs. »
Une autre économie du livre
Depuis peu, le phénomène atteint les bibliothèques.
Une fois encore, ce type d’initiative soulève bien des questions aux professionnels de l’édition qui se demandent s’il faut y voir une menace pour l’équilibre économique de leur filière (moins de ventes) ou bien au contraire une opportunité à terme (en démocratisant la lecture). Ce qui est intéressant dans cette nouvelle pratique sociale est qu’elle donne naissance à une nouvelle forme de la critique littéraire sur Internet publiée par une communauté faites à la fois de rencontres physiques et virtuelle.
Se profile ainsi une nouvelle forme éditoriale dans la mouvance de la consommation collaborative, qui fait vivre les livres dans un nouvel espace.
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Grâce à la plate-forme des services de consoGlobe, il est très simple de revendre, d’échanger ou de donner des livres.
Livre papier ou numérique, lequel est le plus écolo ?
[1] http://bookcrossingfrance.apinc.org/
http://www.passe-livre.com/
http://www.voguentleshistoires.com/
Certaines bibliothèques pratiquent le bookcrossing : //passlivres.eklablog.com/, www.mediatheque-orthez.fr